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Impossible, le meurtre parfait?

CSI Montréal

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CSI Montréal: Ils font parler les morts

«Il n'y a pas une scène de crime majeure qui peut être traitée en faisant abstraction des sciences judiciaires.»

Au cours de sa carrière, Richard Dupuis a vu des dizaines de dossiers d'homicides passer sur son bureau. Celui qui a été commandant de la section des crimes majeurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) de 2004 à 2008 peut mieux que quiconque témoigner de l'importance du travail des experts comme ceux du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale.

«C'est plus qu'important. On a fait des pas de géant depuis 1994 avec les débuts de l'ADN. Ce n'est pas une baguette magique, ce n'est pas quelque chose qui fait en sorte que nécessairement on va avoir un taux de résolution de 100%, mais c'est une aide précieuse.»

Dossiers célèbres

Pour appuyer ses dires, M. Dupuis parle notamment du dossier du meurtrier en série Robert Pickton, arrêté au début des années 2000 en Colombie-Britannique.

«À partir des selles des cochons, on a été capable d'identifier des victimes potentielles. Ça démontre comment c'est rendu efficace et précis. Pickton donnait ses victimes à manger aux cochons et à partir des excréments on a été capable de trouver de l'ADN.»

L'expert en affaires policières de TVA Nouvelles évoque aussi le meurtre de la comédienne Denise Morelle dans un appartement vacant de Montréal en 1984.

«C'est un cas qui a été résolu 23 ans après les faits parce qu'à l'époque le pathologiste avait eu la brillante idée de garder deux ou trois poils qui n'appartenaient pas à la victime et qui avaient été retrouvés sur le pubis de Mme Morelle.»

L'ADN extrait de cet élément de preuve a finalement mené à l'arrestation, puis la condamnation de Gaétan Bissonnette en 2007.

Finalement, Richard Dupuis parle du meurtre de la jeune Joleil Campeau, en 1995, pour lequel Éric Daudelin a été condamné l'an dernier.

«Même si Daudelin a mis la jeune victime dans l'eau on a été capable de retrouver son ADN sur la petite culotte de la victime.»

Rien n'est impossible

Bien que les sciences judiciaires ne représentent pas une «baguette magique», Richard Dupuis reste encore aujourd'hui persuadé que tous les crimes peuvent être résolus à condition, parfois, de s'armer de patience.

«À mon sens, le crime parfait n'existe pas. Ça ne veut pas dire qu'on va avoir un taux de réussite de 100%, mais quelqu'un qui entre ou qui sort d'une scène de crime la contamine. Il amène des choses ou laisse des choses et à partir de ce moment-là, un jour, on trouvera peut-être le moyen de résoudre ce crime-là.»

C'est d'ailleurs dans cette optique que des pièces à conviction sont conservées pendant des années.

«On ne sait pas où les sciences judiciaires vont nous amener. Rien n'est impossible compte tenu des avancées qu'on fait», conclut Richard Dupuis.

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