Consultez notre dossier:
CSI Montréal: Ils font parler les morts
Il n'y a pas que les humains qui peuvent être retrouvés grâce ou à leurs empreintes ou leur ADN. Les armes à feu ont aussi leurs «empreintes digitales».
Lorsqu'utilisées, les armes à feu laissent une trace distinctive; de minuscules sillons gravés sur la douille et le projectile qui constituent une empreinte unique si bien que si un pistolet sert à commettre un meurtre à Montréal et un autre à Vancouver, les enquêteurs feront immédiatement le lien entre les deux.
Pour analyser ces marques, les corps policiers font appel à des spécialistes en balistique, l'une des spécialités du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML), à Montréal.

Les armes entreposées au Laboratoire (TVA Nouvelles)
«On reçoit les armes à feu saisies par les policiers pour mener des expertises. On va tout d'abord vérifier si l'arme est fonctionnelle et par la suite on va vérifier si cette arme a servi dans un crime antérieur», explique Gilbert Desjardins, expert en balistique à l'emploi du LSJML depuis 1992.
Les spécialistes sont aussi appelés à faire le lien entre des projectiles et des douilles provenant d'une scène de crime et une arme à feu trouvée par les policiers.
Tirs expérimentaux
Pour ce faire, le Laboratoire est équipé d'une salle de tir où se trouve entre autres un puits dans lequel l'expert en balistique testera l'arme en tirant trois coups (voyez la vidéo pour une démonstration).
«On descend le panier à une profondeur de cinq à six pieds dans l'eau. Le projectile est complètement arrêté après cinq ou six pieds, indépendamment du calibre», précise Gilbert Desjardins.

Les douilles analysées au microscope (TVA Nouvelles)
Une fois les coups tirés, l'expert récupère les projectiles et les douilles dont les sillons seront analysés au microscope, puis comparés à ceux trouvés sur la scène de crime, par exemple.
«On va regarder la signature de l'arme à feu et conclure si on peut ou non la relier au crime», conclut M. Desjardins.
Comme tous les résultats des analyses sont versés dans une banque informatique, les spécialistes peuvent en arriver à relier des événements entre eux au Canada et même aux États-Unis.
Fine pointe de la technologie
Lors de la visite de TVA Nouvelles.ca, des outils à la fine pointe de la technologie se trouvaient sur les comptoirs du département de la balistique.
Parmi eux, le Faro Focus, un appareil dont vient tout juste de se doter le Laboratoire et qui permet de numériser une scène de crime en trois dimensions.
«Ça permet de conserver une empreinte de la scène de crime et on va pouvoir s'y référer des années plus tard», explique Gilbert Desjardins.
La numérisation en 3D permet aux spécialistes de se «promener» sur la scène de crime dans un univers ressemblant à celui d'un jeu vidéo.
Nous avons aussi pu voir un drone équipé d'une caméra permettant de prendre des photos aériennes d'une scène de crime plutôt que de déplacer un hélicoptère sur les lieux.
**********
PORTRAIT

Nom: Gilbert Desjardins
Profession: expert en balistique
À l'emploi du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale depuis 1992.
Dossiers dont il se souvient particulièrement: «On se déplace sur les scènes de crime et on ne sait pas ce qu'on va trouver. Je me souviens de deux scènes de crime, une à Montréal et une à Gatineau, où au départ il n'y avait rien, mais en poussant plus loin on a vraiment compris tout ce qui s'était passé. Le travail de balistique a vraiment aidé les enquêteurs à tout comprendre lors du crime.»