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Sang, sperme et peau sous le microscope

CSI Montréal - Biologie et ADN

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CSI Montréal: Ils font parler les morts

Ils passent au peigne fin les scènes de crime et les pièces à conviction dans le but de trouver un minuscule indice qui pourrait faire toute la différence.

Le département de la biologie et de l'ADN est le plus important et le plus occupé du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale. Au total, une soixantaine d'employés qui doivent répondre à 6000 demandes annuellement.

Ici, on ne rigole pas. Impossible pour nous d'entrer dans les laboratoires; on se contente plutôt d'observer les biologistes et autres techniciens travailler derrière des fenêtres. «Vous avez quelque chose en trop», nous dit Diane Séguin, la directrice du département. «De l'ADN.» Le simple fait de nous faire entrer pourrait contaminer le travail. Pour éviter les fausses pistes, l'ADN des employés du département a été fiché.

Sang, sperme, cellules de peau; les biologistes judiciaires traquent les meurtriers et autres criminels avec des indices qui pèsent souvent très lourd dans la preuve présentée devant le tribunal.


(TVA Nouvelles)

«On travaille essentiellement sur des pièces à conviction pour prélever des substances biologiques, en obtenir un profil génétique et le comparer soit à une victime, soit à un suspect ou à un témoin», explique Mme Séguin qui travaille au Laboratoire depuis 1998.

Chaîne de montage

Les introductions par effraction représentent la majorité des dossiers dont doit s'occuper le département de l'ADN avec 29%. Les crimes contre la personne et les agressions sexuelles représentent pour leur part respectivement 17% et 16% du travail.

Chaque fois, le travail est le même et s'apparente à une chaîne de montage. Les biologistes prélèvent des échantillons qu'ils envoient ensuite à des collègues qui s'occuperont d'extraire l'ADN. On amplifiera ensuite l'ADN pour en tirer un profil; tout ça en prenant soin de ne pas mélanger les échantillons provenant de la scène de crime et ceux de profils connus comme celui ou de la victime ou d'un suspect potentiel.


(TVA Nouvelles)

«Dans un dossier où on a de bonnes substances biologiques, le temps d'obtenir un profil ça peut aller dans l'intérieur d'une semaine», raconte Diane Séguin. La réalité est cependant tout autre alors que le Laboratoire met souvent «quelques mois» pour obtenir des résultats pour éviter de paralyser ses opérations en monopolisant les ressources pour un seul dossier.

«Il y a des dossiers où on doit arrêter les opérations. On peut penser à Lac-Mégantic ou à L'Isle-Verte où on a traité ces dossiers de façon très urgente. [...] Tous les dossiers sont urgents, mais certains le sont un peu plus que d'autres. Quand des enfants sont impliqués, par exemple, on tente de les traiter un peu plus rapidement. Les dossiers qui touchent les crimes contre la personne sont priorisés, mais ce sont souvent des dossiers complexes avec plusieurs pièces à conviction.»

Comparaison

Le fait de tirer un profil génétique n'est pas nécessairement synonyme de victoire pour les enquêteurs. Malgré tout, ils peuvent faire face à un mur.

«On peut avoir un profil génétique, mais si on n'a rien pour le comparer, ça retarde les conclusions, explique Diane Séguin. On peut mettre le profil dans la Banque nationale de données génétiques (BNDG), mais s'il n'y a pas de concordance avec un autre dossier ou un individu, on doit attendre d'autres pièces à conviction de la part des policiers.»


(TVA Nouvelles)

C'est que chaque profil versé dans la BNDG peut se solder de trois façons différentes: une concordance avec un individu, une concordance avec un événement antérieur sans individu relié ou tout simplement aucun résultat.

«Les concordances peuvent venir des années plus tard», dit la directrice de l'ADN.

Le sang, voix de la victime

Parmi les spécialistes du Laboratoire, la biologiste judiciaire Jacinthe Prévost dont la spécialité est l'analyse des taches et des projections de sang et qui travaille surtout sur des dossiers d'homicides. De par leur disposition et leur grosseur, les traces de sang peuvent en dire long sur ce qui s'est passé.

«Par la grosseur des gouttes, on va avoir une indication si la personne a été frappée, à quelle hauteur environ et à quel endroit dans la pièce», raconte la biologiste. «On peut également savoir si du nettoyage a été fait pour tenter de camoufler le crime.»

Pour faire son travail, Jacinthe Prévost intervient normalement au début de la scène de crime alors que le corps est encore sur les lieux.

«On est comme la voix de la victime par les taches de sang pour donner une certaine version [de ce qui s'est passé]», conclut la spécialiste.

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PORTRAITS

Nom: Diane Séguin

Titre: directrice de la biologie et de l'ADN

À l'emploi du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale depuis 1998.

 



Nom: Jacinthe Prévost

Poste: biologiste judiciaire

Spécialité: analyse des taches et des projections de sang

À l'emploi du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale depuis 1996.

Dossiers marquants: traque du meurtrier en série William Fyfe et meurtre de Jun Lin

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