L'émission J.E. révélait que 300 000 personnes ont quitté les urgences sans avoir vu le médecin, selon des chiffres de la Coalition avenir Québec.
Gaétan Barrette promet de régler le problème. Par contre, les spécialistes doutent fort qu'il y arrive.
«300 000 personnes qui sont laissées dans la nature, sans avoir un suivi médical, parce qu'on n'est pas en mesure de leur donner ce suivi médical là», déplore Éric Caire, député caquiste de La Peltrie.
La pression est énorme, particulièrement à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. Le nombre de visites aux urgences est passé de 55 000 en 2013 à 59 000 en 2014.
Un patient sur cinq est une personne âgée et les cas sont de plus en plus lourds.
«Ça arrive souvent que les patients attendent huit heures ou un peu plus», explique Bernard Mathieu, président de l'Association des médecins d'urgence Québec.
Le gouvernement ne sait même pas ce qu'il est advenu de ces 300 000 patients. Selon le Conseil pour la protection des malades, ils ont probablement choisi une autre option après des heures d'attente.
«Il y a des gens qui disent qu'ils ne vont pas rester 17 ou 20 heures. Ils vont retourner à la maison. Certaines de ces personnes vont aller vers le privé. Les urgences, c'est fait pour traiter des gens qui ont besoin d'être soignés d'urgence. Qu'ils attendent 15 heures, c'est inacceptable», clame le président du Conseil da la protection des malades du Québec Paul Brunet.
Même réaction du côté la Fédération des infirmiers et infirmières du Québec. Elle ne comprend pas que Québec n'utilise pas davantage les infirmières pour régler tous les cas moins urgents.
«Hypertension, diabète, des gens qui ont des problèmes de cholestérol, ce sont des gens diagnostiqués qui ont une médication. Les infirmières peuvent ajuster la médication», affirme Régine Parent.
Les médecins de famille appelés en renfort
Le ministre Barrette promet qu'en faisant travailler davantage les médecins de famille, il va réussir à vider les urgences. Certains n'y croient pas.
«Si je veux ne pas être coupé de 30%, il faut que je fasse 36 heures par semaine. Ça correspond à quatre jours et demi par semaine. Il n'y a pas un médecin d'urgence qui va être capable de garder cette cadence-là. On va se diriger vers l'épuisement professionnel garanti», conclut le Dr Mathieu.