L'Association des nouvelles conjointes et nouveaux conjoints du Québec demande aux gouvernements de légiférer pour mettre fin aux pensions alimentaires sans terme, lors de divorces.
Au Québec, 4325 payeurs de pension alimentaire étaient des personnes âgées de 65 ans et plus, en date du 31 décembre dernier. Or, très souvent, ces pensions sont versées à une ex-conjointe qui profite déjà du partage du patrimoine, lors du divorce.
On se retrouve donc dans une situation de double paiement.

C'est le cas de Roger Boucher, 65 ans, de Sainte-Marie, en Beauce, divorcé depuis 2004.
À ce moment, comme le prévoit la loi, il a dû partager la moitié de ses avoirs avec son ex-épouse : maison, REER et fonds de pension. Il lui a ainsi donné un peu plus de 220 000$. Mais, retraité depuis quatre ans, l'ex-technicien en électronique doit toujours verser une pension alimentaire à son ex-conjointe du même âge que lui.
«Ma pension est de 26 000 $ et je donne 6000 $ à mon ex-conjointe. Il me reste 20 000 $.»
L'homme tente, tant bien que mal, de contenir sa frustration, lui qui affirme avoir notamment défrayé les coûts des études des six enfants du couple maintenant adultes, parce que son ex-conjointe n'a jamais eu d'emploi stable.
«Je ne l'ai jamais obligée à rester à la maison pour s'occuper de ses enfants. C'est son choix. (...) J'ai l'impression qu'elle profite de moi à cause du système, tout simplement. Si on dit à quelqu'un : «demande de l'argent, tu vas en avoir»... C'est ce qui s'est passé.»

Des situations comme celle-là, Lise Bilodeau en a entendu plusieurs comme présidente de l'Association des nouvelles conjointes et nouveaux conjoints du Québec.
«Il y a là une injustice crasse, pardonnez-moi l'expression.»
La solution passe, selon Mme Bilodeau, par un changement à la loi qui limiterait la durée des versements de pensions alimentaire.
«Exemple: il y a là une rupture, un divorce, on écrit dans le Code civil que la femme doit être autonome dans un délai d'entre deux ans et cinq ans. Et, après, c'est terminé. On ne peut pas laisser aller ça avec une pension sans terme, pour tout sorte de raisons. Parce que déjà, on a partagé. On a déjà donné la moitié de notre patrimoine et bien d'autres choses.»
Pour l'instant la seule option qui s'offre à Roger Boucher est de s'adresser au tribunaux afin de tenter de faire réduire ou arrêter le versement de la pension.
Une option qui n'est cependant pas sans frais. Il a déjà versé 25 000$ en honoraires d'avocat à la suite de son divorce. Et, la loi étant ce qu'elle est, rien ne lui garantit d'avoir gain de cause.
«Il n'y en aura plus de retraite, à un moment donné. Tout va partir. Ils vont me prendre toute ma retraite.»