Mika n'avait même encore poussé une note que, déjà, la foule l'acclamait, mardi soir à la Maison symphonique de Montréal, dans le cadre de son tout premier spectacle symphonique à vie.
Le chanteur britannico-libanais a renoué de façon magique avec ses admirateurs québécois, en donnant un spectacle de presque deux heures aux côtés de l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM), dirigé par le chef d'orchestre aguerri Simon Leclerc.
Entouré par une centaine de musiciens, Mika a livré une prestation incarnée, en naviguant à bon escient entre les différentes ambiances de ses trois albums, vendus à plus de neuf millions d'exemplaires dans le monde.
(Crédit photo: Agence QMI)
Après avoir recueilli des applaudissements bien sentis d'un public conquis d'avance, l'auteur-compositeur-interprète a débuté avec une interprétation sobre de Toy Boy, avant de sortir sa voix plus aiguë pour Underwater et ses arrangements féériques. Plus jazzy et désinvolte, Boum Boum a ensuite changé la cadence, en donnant une place plus grande à la section rythmique et au chœur, dont faisait notamment partie le ténor Marc-André Fortin, ancien académicien.
Interprétations mémorables
Reconnu pour sa capacité à atteindre quatre octaves, Mika a sorti l'artillerie lourde pour Rain, qui a récolté les applaudissements vigoureux de la foule. Toute aussi grandiose, The Last Party, un ver d'oreille inédit à paraître sur le quatrième album du chanteur, a été agrémentée par une section de cordes particulièrement inspirée.Un peu plus tard, le chanteur a misé sur ses gros canons, en amorçant la deuxième partie avec son succès planétaire Grace Kelly. Pas toujours parfait dans sa livraison du refrain, il a toutefois compensé avec son charisme scénique et, surtout, avec son interprétation à couper le souffle de Happy Ending, quelques minutes après. La foule lui a alors livré une chaude et longue ovation, amplement méritée.
À la toute fin, la douce version à fleur de peau de Relax, Take It Easy a été exécutée avec adresse, tout comme le brûlot pop Elle me dit, interprété avec une folie contagieuse qui a fait lever la foule d'un seul coup, le temps d'une (autre) ovation. Même genre d'ambiance épique sur la suivante et dernière pièce de la soirée, Love Today, dont les arrangements minutieux avaient de quoi épater.
Oser dans la tradition
En début d'après-midi, Mika et Simon Leclerc se sont adressés aux journalistes pendant quelques minutes, racontant le processus artistique qui les a menés vers l'œuvre finale. «On s'est dit qu'il fallait oser des choses, tout en restant dans la tradition de l'orchestre symphonique», a souligné Mika. «Il y avait déjà une influence classique dans mes chansons au niveau de l'écriture, mais pas nécessairement dans la production. Le potentiel était donc énorme.»
(Crédit photo: Agence QMI)
Questionné à propos des raisons qui l'ont poussé à choisir Montréal pour son premier concert symphonique, Mika a semblé fort enthousiaste. C'est en fait une bonne amie à lui, la journaliste Olivia Lévy, qui l'aurait convaincu d'approcher l'OSM, suite à son spectacle acoustique au Théâtre Corona en avril 2013. «Je lui ai demandé si elle connaissait quelqu'un là-bas... Elle m'a dit ‘'non, mais y'a les Pages Jaunes!''. Elle a appelé l'OSM toute seule, sans me le dire», a-t-il raconté, avec sa fougue habituelle.
«Ça a été surprenant que ça se mette en marche aussi facilement», a ajouté Simon Leclerc. «On a été enchanté par l'idée tout de suite. Fallait que je rencontre Mika pour savoir si on était sur la même longueur d'onde. Ça a cliqué rapidement.»
Plusieurs mois de travail ont ensuite été nécessaires de part et d'autre. «Le processus a été long, plus particulièrement pour Simon, qui devait apprivoiser mon univers», a précisé le chanteur. «Maintenant, il me connaît probablement plus que ma mère.»
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