À deux semaines de l'entrée en vigueur de la réforme du système de santé et des services sociaux, des travailleurs du CSSS Val-Saint-François ont pris la rue aujourd'hui pour manifester leur inquiétude. Parmi leurs préoccupations, la crainte de voir des services disparaitre. Mais la direction estime que ses inquiétudes ne sont pas fondées.
Ils étaient une quarantaine dans la rue, pancarte à la main, pour venir partager haut et fort leur inquiétude envers la réforme qui, à compter du 1er avril, fusionnera quinze établissements de santé de l'Estrie en une seule entité.
«C'est comme un paradoxe énorme, affirme une infirmière. Plus gros et plus fonctionnel, c'est paradoxal comme discours. On éloigne les services des communautés en disant qu'on va leur donner un service.»
«Est-ce qu'on va dans le Val-Saint-François garder un service d'urgence? Est-ce que la radiologie, les laboratoires seront maintenus?» se questionne Lise Brouillette, une représentante syndicale.
Le directeur par intérim du CSSS Val-Saint-François, Roch Rousseau, affirme qu'aucun service à la population ne sera coupé.
«On maintient toutes nos installations dans la MRC du Val-Saint-François incluant l'urgence mineure à Windsor.»
Le discours de la direction ne rassure pas un travailleur social.
«Avec la réforme, je crains qu'on ne fasse pas beaucoup de prévention mais qu'on coupe dans ces budgets.»
Mais l'amélioration des services et la diminution de la bureaucratie restent les objectifs principaux de la réforme réaffirme la direction. Du même souffle, on admet bien qu'il y aura des répercussions.
«C'est sûr qu'il y a aura des impacts au niveau administratif, mais comme on veut améliorer nos services, les gens de la première ligne ne devraient pas être touchés», soutient M. Rousseau.
Une employée de bureau craint une surcharge de travail ou pire encore de perdre son emploi.
D'autres travailleurs craignent devoir se déplacer à Sherbrooke et appréhendent le recours à l'entreprise privée.
«J'ai de grandes préoccupations pour le recours à la sous-traitance ou à la privatisation. On en entend parler dans d'autres villes», déplore une travailleuse.
Quatre centrales syndicales ont pris part à la manifestation. La réforme chamboulera les unités d'accréditation syndicale qui devront fusionner dans un contexte où presque tous les employés de l'état sont sur le point de négocier le renouvellement de leur convention collective.