Le ministre des Affaires étrangères, Rob Nicholson, a indiqué lundi aux Communes que le gouvernement fédéral a soulevé le dossier de Raif Badawi avec le gouvernement de l'Arabie saoudite, et que «cela se poursuivra jusqu'à ce qu'on lui accorde la clémence».
Le député néo-démocrate de Sherbrooke, Pierre-Luc Dusseault, a cependant exigé du ministre Nicholson lors de la période de questions de lundi qu'il prenne les devants dans le mouvement qui exige la libération du blogueur, envers qui la Cour suprême d'Arabie saoudite a confirmé la décision d'infliger 10 ans de prison, 10 ans d'interdiction de sortie du royaume et 1000 coups de fouet.
«Le gouvernement va-t-il envoyer un message clair au gouvernement de l'Arabie saoudite lui disant que la liberté d'expression est un droit fondamental qui doit être respecté partout et en toute occasion ?», a lancé M. Dusseault.
Emprisonné en 2012, Raif Badawi avait été condamné en novembre 2014 à 10 ans de prison et à 1000 coups de fouet (cinquante par semaine pendant 20 semaines) pour «insulte à l'islam».
Il a subi une première séance de flagellation le 9 janvier, mais les séances suivantes ont été repoussées, d'abord pour des raisons de santé, puis pour des motifs non précisés.La situation de M. Badawi a soulevé l'indignation à travers le monde, l'ONU dénonçant une sentence «cruelle et inhumaine».
«La punition imposée à M. Badawi constitue une violation flagrante de la dignité humaine», a précisé le ministre Nicholson en Chambre.«Nous sommes très préoccupés par le fait que M. Badawi a été condamné à une peine d'emprisonnement de 10 ans pour avoir simplement exercé son droit de liberté de religion et d'expression», a-t-il continué.