L'industrie du tourisme est à un sommet au Québec, mais la province accueille de moins en moins de visiteurs étrangers. Le recul du dollar canadien devrait toutefois contribuer à un regain de touristes américains.
Selon Tourisme Québec, les revenus de l'industrie se sont élevés à 12,8 milliards $ en 2012. Il s'agit d'un record historique et d'un gain de 20 % comparativement à 2008.
Le nombre de visiteurs s'est élevé à 90,4 millions en 2012 et une croissance de 2,1 % par année est prévue d'ici 2018. Les visiteurs englobent à la fois les touristes et les personnes qui font un voyage aller-retour dans la même journée à l'extérieur de leur ville, dont la distance à l'aller est d'au moins 40 km.
Il y a cependant une ombre au tableau: la dépendance grandissante de l'industrie envers les Québécois eux-mêmes. S'ils représentaient 58 % des dépenses en 2000, la proportion est passée à 71 % en 2012.
D'autre part, le nombre de touristes américains diminue continuellement depuis 2002.
François Bédard, titulaire intérimaire de la Chaire de tourisme Transat ESG UQAM, estime toutefois que la faiblesse du dollar canadien par rapport au dollar américain pourra ramener les touristes américains, qui ont délaissé la province au cours des dernières années. L'obligation pour les Américains de détenir un passeport pour franchir la frontière canadienne n'est pas étrangère au repli, croit-il.
Mais le seul recul du huard ne suffira pas. «On peut se poser des questions sur l'offre touristique. Correspond-elle à la nouvelle clientèle ? Les voyageurs sont de plus en plus avertis, l'offre doit être à la hauteur», avance M. Bédard.
«Il faut accepter de faire des choix stratégiques, sur des portes d'entrée comme Montréal ou Québec, ou encore l'axe du fleuve, a-t-il dit. Le marketing territorial permet de faire ressortir ce que nous avons d'assez fort pour attirer la clientèle internationale».
Quant aux Québécois, un certain nombre d'entre eux sensibles au taux de change pourront aussi décider de passer leurs vacances au Québec cette année plutôt qu'à l'extérieur de la province.
Habituellement, de 60 à 70 % des Québécois passent leurs vacances au Québec. Si le temps est maussade, certains pourront cependant décider à la dernière minute de se rendre sur la côte Est américaine, ou dans le Sud.
Économiquement, le tourisme a un impact non négligeable. Il génère 3,5 % des exportations québécoises, prenant la troisième place derrière l'aluminium et l'aéronautique. En 2008, il se classait en huitième place.
Près de 31 000 entreprises (344 494 emplois) en dépendent, dont un peu plus de la moitié en restauration et plus de 15 % en hébergement.