Les tranchées se sont creusées entre les chefs après un premier débat qui se déroulait jeudi à Toronto et où le bilan économique des conservateurs a été mis à mal par ses adversaires du NPD, du Parti libéral et du Parti vert.
Attaqué sur tous les fronts, le chef conservateur Stephen Harper a semblé inébranlable en défendant son bilan. Il a réitéré que près de 1,3 million d'emplois ont été créés au pays depuis la crise économique de 2008 et tenté de se présenter comme le candidat qui ne cause pas davantage de turbulences dans une économie mondiale fragile.

(Crédit photo: Agence France-Presse)
Thomas Mulcair a répété que ce sont plus de 200 000 personnes qui ont pourtant perdu leur emploi depuis 2008. Le NPD s'est engagé à concentrer son attention sur la création d'emploi.
Pendant que le chef du NPD et Stephen Harper débattaient dans une guerre de chiffres où chacun a raison, selon l'angle d'analyse des données de l'emploi et de la croissance de la population, Justin Trudeau a reproché au premier ministre la voie suivie par le gouvernement qui a conduit le pays sur le pas d'une nouvelle récession.
Pour sa part, la chef du Parti vert, Elizabeth May, a imposé une voix critique à chacun de ses adversaires. Elle est la seule à avoir déjà affronté Stephen Harper en débat puisqu'en 2011, Jack Layton était à la tête du NPD et Michael Ignatieff dirigeait le PLC.

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Parfois en tandem contre Stephen Harper, tantôt en solo pour pousser l'un de ses opposants dans ses plus profonds retranchements, Elizabeth May a conservé son aplomb tout au long du débat, notamment en matière d'énergie.
Le projet de pipeline qui doit acheminer le pétrole albertain vers l'Est du Canada a été l'épine au pied de Thomas Mulcair, qui a été talonnée par la leader verte, mais aussi par Justin Trudeau qui l'a accusé de tenir un double discours sur le sujet, selon l'auditoire à qui il s'adresse.
L'indépendance du Québec
Le chef bloquiste, habitué des débats fédéraux et pourtant absent puisque non invité, n'a pas monopolisé la tweetosphères durant ce chassé-croisé à Toronto.
Avant le début des hostilités, le Bloc avait interpellé les quatre chefs présents au débat sur la prestation aux familles que le parti indépendantiste aimerait rendre non imposable.
Gilles Duceppe a livré son premier gazouillis une trentaine de minutes après les premiers échanges pour souligner «le mot Québec n'a pas été prononcé une seule fois!»
L'ironie a voulu qu'après cette publication, et en l'absence du Bloc québécois, de nombreuses tirades ont été lancées sur la clarté référendaire, l'indépendance du Québec et le Canada uni.