Le chef libéral Justin Trudeau refuse de s'engager à équilibrer le budget fédéral de cette année si ses troupes et lui prennent le pouvoir le 19 octobre prochain.
Dans un point de presse tenu vendredi matin à Toronto, M. Trudeau a indiqué qu'il s'engage à atteindre l'équilibre budgétaire, «mais le temps que ça prendra dépendra du fouillis total que M. Harper nous a laissé», a-t-il spécifié lors d'un rassemblement devant des militants libéraux dans la circonscription d'Eglinton-Lawrence.
Le ministre des Finances, Joe Oliver, a prévu dans son budget de 2015 des excédents budgétaires de 1,4 milliard de dollars en 2015-2016, de 1,7 milliard de dollars en 2016-2017 et de 2,6 milliards de dollars en 2017-2018.
Or, un rapport du directeur parlementaire du budget publié au mois de juillet prévoit plutôt un déficit de 1 milliard de dollars cette année, et des surplus de 0,6 milliard de dollars en 2016-2017 et de 2,2 milliards de dollars en 2017-2018.
«Ce qu'on ne fera pas est d'enlever des milliards de dollars de l'économie canadienne à un moment où nous sommes en récession, parce que ce serait une mauvaise politique économique, et que ça ferait mal aux Canadiens», a continué M. Trudeau.
De passage à Richmond Hill, au nord de Toronto, pour faire la promotion du programme de Prestation universelle pour la garde d'enfants, le premier ministre et chef conservateur, Stephen Harper, a réitéré le message qu'il véhicule depuis le début de la campagne électorale pour affronter la morosité économique, soit de «maintenir le cap».
«80 % de l'économie canadienne est en croissance. Le principal secteur qui n'est pas en croissance, qui est en contraction, c'est le secteur énergétique. On sait que c'est à cause de la chute des prix du pétrole. Comment peut-on réagir? Pour nous, c'est de garder le cap, d'avoir un plan qui fonctionne, qui a créé des emplois, qui assure des taxes et impôts bas pour les familles canadiennes», a expliqué M. Harper en fin d'avant-midi, vendredi.
Stephen Harper s'est attaqué aux néo-démocrates en indiquant que «les idées du NPD briseraient l'économie du Canada, comme elles ont déjà dévasté l'économie de l'Ontario et celle de tant d'autres endroits où elles ont été tentées».
Le chef du NPD, Thomas Mulcair, a lui aussi pris la parole devant les militants néo-démocrates à Toronto, au lendemain du premier débat télévisé des chefs des principaux partis nationaux.
Il a indiqué que le NPD, en raison de son expérience, est prêt à prendre le relai à Ottawa.
«(Jeudi soir), Stephen Harper a finalement avoué ce que les familles ici à Toronto et partout ailleurs au Canada savent depuis des mois, soit que son plan économique ne fonctionne pas, et qu'en raison de cela le Canada est encore en récession», a lancé M. Mulcair.
«Nous avons le plan pour réparer les dommages que (Stephen Harper) a créés», a signalé le leader néo-démocrate.