Des rêves brisés, des avenirs compromis, la confiance trahie : en 2005 éclatait le scandale Norbourg, un des plus importants scandales financiers du Canada.
Le 25 août 2005, la police intégrée des marchés financiers débarque chez Norbourg à Montréal. Le fondateur et PDG de Norbourg, Vincent Lacroix, est arrêté.
Après des mois d'enquête, les policiers viennent de découvrir une fraude de 95 millions $ impliquant 9 200 investisseurs. Quatre ans plus tard, Lacroix était condamné à 18 ans de prison.
Dix ans après la mise au jour de l'un des plus importants scandales financiers au pays, Vincent Lacroix a exprimé des remords lorsque rencontré par J.E.
« Je souhaite juste qu'ils retrouvent une certaine sérénité dans tout ça. C'est ce que je leur souhaite. Je suis désolé. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise [...] Je suis désolé de tout ça. C'est une grave erreur de ma part », a déclaré Vincent Lacroix.
En liberté conditionnelle depuis février 2014, la Commission des libérations conditionnelles a décidé, en 2015, de prolonger d'un an les travaux communautaires qu'il doit effectuer parce qu'elle considère que les remords et l'empathie ne sont pas en avant-plan de son discours.
Au terme d’un procès pénal, deux procès criminels et d'une multitude de recours contre des institutions qui ont décidé de régler hors cours, la quasi-totalité de l'argent dérobé par Lacroix et ses acolytes a été récupéré.
Il ne manque que 2 millions $ qui ont été confiés en 2005 à l'un de ses avocats, maître Robert Hindle. Cette somme aurait été envoyée à Nassau, un paradis fiscal.
La saga Norbourg aura forcé une réforme en profondeur des façons de faire au sein de l'Autorité des marchés financiers et chez les courtiers en valeurs mobilières. Les victimes, elles, sont marquées à jamais.
« Les dix années qu'on a subies n'étaient pas faciles. Et elles ne sont pas finies, nos années à nous non plus, parce que les séquelles de ça, on va les subir jusqu'à la fin de nos jours », a indiqué Michel Vézina, une des victimes de Norbourg.