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Payant de travailler pour UberX?

Dans une soirée de recrutement jeudi dernier à Laval, UberX affirmait à ses candidats que les meilleurs chauffeurs font 1500$ par semaine.  Un salaire alléchant  pour la vingtaine de personnes qui attendaient patiemment qu’on les appelle pour identification. Après une vérification de leurs antécédents judiciaires, ils pourront devenir chauffeur d'UberX.

TVA Nouvelles a suivi pendant une soirée Michel, un chauffeur qui travaille depuis les tout débuts d’Uber X, en octobre dernier. Il compte déjà plus de 3660 courses à son actif. Il est un éclairagiste et travailleur autonome. Sa première course a décidé du reste: «J’ai aimé ça. Une chose que je ne pensais jamais faire de ma vie, chauffeur... de covoiturage!»

Chaque mercredi, Uber lui verse les recettes de ses courses par dépôt direct. Les meilleures semaines, il a fait plus de 1300$. Il estime que s’il travaillait de 40 à 45 heures par semaine, son revenu brut déclaré pourrait atteindre de 60 à 65 000$ par année.

De son coté, UberX retient 20% du total d'une course toujours réglée avec une carte de crédit. Cet argent part directement aux États-Unis, où le siège social d’Uber est établi. Quand on demande à Michel si cet argent est déclaré, il répond que ce n’est pas son problème !

Trois heures de travail pour 50$

Il est 19h30 et l'application vient d'être activée sur le téléphone intelligent de Michel.

Sa première cliente habite Longueuil. Elle se rend à Montréal pour le travail. « Ils sont plus fiables et moins chers que les taxis », explique-t-elle. À destination, le téléphone de Michel affiche un montant de 17$. Sa cliente estime qu’un taxi lui aurait coûté le double.

Au cours de la soirée, Michel conduira surtout des touristes, Américains pour la plupart, qui trouvent plus facile d’utiliser UberX.

«C’est beaucoup plus simple pour mes amis américains d’utiliser Uber, explique ce Torontois qui les accompagne. Souvent, les taxis de Montréal ne prennent que l’argent comptant.»

Un couple de Parisiens trouve cependant que le service d’UberX souffre de la comparaison avec la France. « Là-bas c’est vraiment nickel, alors qu’ici, on a des gens qui ne connaissent pas les routes sur leur application et on a rencontré des personnes très désagréables. »

Le Bureau du taxi de Montréal ne l’effraie pas

Des chauffeurs de taxi ont déjà apostrophé Michel près d’un hôtel. Maintenant, il tient son téléphone loin du pare-brise pour ne pas être repéré.

Il ne craint pas non plus le Bureau du taxi qui pourrait saisir son véhicule pour transport illégal de personnes: «Ça fait partie de la game», croit-il. «Uber défraie tous les coûts (si un chauffeur se fait épingler). Ils nous prêtent une voiture. Ce n’est pas vraiment illégal. Si ce l’était, la police irait chez Uber pour débrancher leurs ordinateurs!»

La soirée s’annonce plutôt moyenne quand nous laissons Michel vers 22h30. «J’ai fait à peu près 50$ pour trois heures. Ce n’est pas énorme.»

Qu’à cela ne tienne, il y aura d’autres soirées pour l’homme. Il espère qu’un jour, «Québec pourra s’entendre avec Uber pour le bien des consommateurs».