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Réfugiés syriens: Stephen Harper se défend

Accusé d'avoir cherché à freiner l'arrivée au Canada de réfugiés syriens, Stephen Harper a affirmé que son gouvernement s'est seulement assuré que la sécurité du pays n'était pas compromise.

«Notre gouvernement a adopté une attitude généreuse envers les réfugiés, tout en assurant la sélection des personnes les plus vulnérables et en protégeant la sécurité de notre pays. La vérification que nous avons demandée plus tôt cette année, visait à assurer que ces objectifs étaient respectés», a déclaré M. Harper à Vancouver, sans répondre aux questions des journalistes après son discours.

Plus tôt dans la journée, le chef du NPD Thomas Mulcair avait estimé que l'ingérence du bureau du premier ministre pour ralentir la venue de réfugiés vulnérables au Canada, tel que rapporté par le Globe and Mail, était «une honte» pour le pays.

«Stephen Harper est intervenu personnellement pour empêcher l'arrivée de réfugiés en provenance de Syrie et c'est abject», s'est indigné jeudi Thomas Mulcair.

Il y a déjà plusieurs semaines, Immigration Canada a reçu l'ordre de ralentir le processus d'accueil des réfugiés syriens, selon une directive émanant du Bureau du premier ministre Stephen Harper, a révélé jeudi le Globe and Mail.

«Alors qu'il se tenait debout avec émotion en évoquant sa propre famille quand on a vu ce petit garçon sur la plage en Turquie, on apprend que c'est Stephen Harper lui-même qui a empêché des familles syriennes, dans la pire crise des réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale», s'est insurgé Thomas Mulcair.

Selon l'enquête publiée par le quotidien torontois, les dossiers de réfugiés syriens appartenant à l'une des catégories les plus vulnérables, référés par les Nations unies, doivent d'abord recevoir l'approbation du premier ministre avant de pouvoir entrer au Canada.

Selon le Globe and Mail des réfugiés dont les cas avaient été jugés prioritaires selon l'ONU ont dû attendre plus longtemps que prévu et nécessaire, avant de pouvoir trouver refuge au Canada. Stephen Harper s'est toutefois défendu d'avoir usé d'influence.

«Le personnel politique n'est jamais impliqué dans l'approbation des demandes des réfugiés. Ces décisions sont prises par des fonctionnaires de l'Immigration et de la citoyenneté», a assuré M. Harper.

Le premier ministre s'en est pris ensuite à Justin Trudeau, estimant que le Parti libéral avait causé des torts considérables au système d'immigration canadien.

«Le Canada bénéficie énormément de l'immigration, mais le pays a souffert de la mauvaise gestion libérale en cette matière», a accusé le chef conservateur.

Et alors qu'il discourait devant des membres de la communauté chinoise à Vancouver, Stephen Harper a pris un engagement.

«Nous continuerons d'accueillir des citoyens et des visiteurs en provenance de la Chine», tout en soulignant que «les échanges commerciaux entre le Canada et la Chine ont plus que doublé sous notre gouvernement conservateur».

De son côté, le chef libéral a aussi critiqué cette façon de faire du gouvernement conservateur, mais il s'est dit nullement étonné d'une telle manœuvre.

«Le Bureau du premier ministre a démontré à plusieurs reprises son ingérence, mais aussi sa propension à cacher l'information et couvrir les scandales, comme il l'a fait avec l'affaire Mike Duffy», a commenté Justin Trudeau.

Le chef libéral a estimé que la révélation de cette procédure mise de l'avant pour freiner l'immigration de populations vulnérables, devrait aussi peser dans la balance lorsque les électeurs feront leur choix le 19 octobre.

«Nous avons besoin d'un gouvernement meilleur que ce que M. Harper est en train d'offrir. Un meilleur gouvernement ouvert et transparent», a ajouté Justin Trudeau.

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