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Turcotte admet avoir été «en colère et dangereux» le soir du drame

Talonné en contre-interrogatoire, Guy Turcotte a admis avoir été «en colère et dangereux» le soir où il a poignardé à 46 reprises ses propres enfants de trois et cinq ans.

«J'étais en colère, mais ne me souviens pas d'avoir utilisé le mot "dangereux"», a d'abord répondu l'ex-cardiologue lorsque la poursuite lui a demandé s'il avait déjà fait cette déclaration.

Mais, confronté à un ancien témoignage dans un tribunal administratif en 2012, soit après le premier procès, Turcotte a admis avoir fait cette déclaration.

 

(Capture d'écran TVA Nouvelles)

 

«J'étais en détresse (et dans ces conditions) dangereux», a admis l'accusé de 43 ans, qui espère être déclaré non criminellement responsable de la mort d'Anne-Sophie et d'Olivier.
Tout comme mardi en fin de journée, Turcotte a été confronté à des questions très pointues de Me René Verret en contre-interrogatoire.

La mémoire de l'accusé a ainsi été mise à l'épreuve, lui qui dit ne se souvenir que de «flashs» de la soirée du 20 février 2009, alors qu'il avait tué ses enfants dans la maison qu'il louait à Piedmont depuis que sa femme l'avait quitté pour un autre homme.

Par exemple, Turcotte se dit incapable de dire pourquoi il a donné autant de coups de couteau aux petits.

«Quand j'ai vu le rapport pathologique, j'ai capoté, a expliqué Turcotte. C'est pas compatible avec mes souvenirs. Je suis encore tout à l'envers.» Idem avec l'ordre des événements le soir du drame.

«J'essaie de montrer le plus de collaboration, mais vous posez des questions que je suis incapable de répondre (sic)», a dû préciser Turcotte à un moment.

Calculatrice

Turcotte a également été confronté à un message téléphonique laissé à une collègue, huit jours après avoir tué ses enfants. L'ex-cardiologue réclamait un chèque d'environ 350$ à un collègue, car il allait avoir «beaucoup d'avocats à payer» en plus de léguer une calculatrice à une autre, notamment.

«Huit jours après, comment pouvez-vous penser à votre calculatrice», a demandé Me Verret à l'accusé.

«C'était un clin d'œil à ma collègue qui empruntait ma calculatrice, s'est justifié Turcotte. J'avais du temps, j'étais enfermé 24 heures par jour dans une cellule. Je faisais des listes, je compulsais là-dessus, je ne faisais rien de mes journées.»

Quant au chèque, Turcotte explique qu'il voulait régler toutes ses affaires en prévision de son désir de mettre fin à ses jours.

Regards

Autre fait notable, depuis le début de son témoignage, Turcotte n'a pas regardé une seule fois le jury. Ce détail n'a pas échappé à la Couronne.

«Vous regardez droit devant vous», a commenté Me Verret, en invitant l'accusé à regarder les jurés dans les yeux.

Certains membres du jury se sont penchés vers l'avant, comme pour se préparer à voir le regard de Turcotte, mais ce dernier n'a pas flanché.

«Le comportement du témoin dans la boîte peut être un facteur que vous pouvez considérer», a dit le juge André Vincent au jury, sans pour autant forcer l'accusé à regarder ceux qui ont son sort entre leurs mains.

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