Stéphane Harbour, l'ex-maire de l'arrondissement d'Outremont, a écopé, mardi matin, d'une peine de six mois de détention qu'il pourra purger dans la collectivité pour fraude, fabrication et usage de faux documents.
La juge Louise Villemure n'a pas consenti à la demande de la défense visant à faire bénéficier Harbour d'une absolution qui lui aurait évité un casier judiciaire.
Elle a plutôt réitéré que l'ex-maire avait trahi la confiance de ses concitoyens en se faisant rembourser frauduleusement 41 cours d'anglais et deux repas, totalisant plus de 2200 $, entre 2005 et 2007.

archives, Agence QMI
Pour arriver à ses fins, il avait compté sur la complicité de son conseiller politique, Jean-Claude Patenaude, et de l'ex-directeur général de l'arrondissement, Yves Mailloux.
«Le tribunal estime que les gestes de M. Harbour ne sont pas isolés, mais répétitifs. Cela met en cause la moralité et l'intégrité de M. Harbour.
La population est en droit de s'attendre à un comportement irréprochable de ses élus», a observé la juge Villemure.
Stéphane Harbour avait qualifié de «descente aux enfers» les suites de son arrestation par la SQ, en 2010, au terme d'une enquête réclamée par le vérificateur général de la Ville de Montréal.
Il a démissionné de son poste de maire qui lui assurait un salaire annuel de 110 000 $ et sa carrière qu'il menait en parallèle dans le domaine financier est «anéantie».
Ayant remboursé les sommes illégalement perçues, il a ensuite déniché des emplois comme concierge et comme gestionnaire d'immeubles. Il en retire maintenant un salaire annuel de 53 000 $, mais il plaidait qu'un casier judiciaire pourrait signifier un retour au chômage pour lui.
Stéphane Harbour devra passer les trois prochains mois assigné à sa résidence, 24 heures sur 24, sauf pour effectuer son travail.
Par la suite, il devra respecter un couvre-feu. Il sera également soumis à une probation d'un an.