Le président et chef de la direction de Cogeco, Louis Audet, croit que le gouvernement canadien devrait accueillir 100 000 réfugiés par année, à compter de 2016. Le dirigeant s’est prononcé sur la situation des migrants syriens dans le cadre d’une allocution prononcée devant des invités de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, jeudi à Montréal.
L’homme d’affaires estime que le Canada a le devoir d’en faire davantage pour soulager la douleur des réfugiés, qui sont persécutés dans différents pays parce que le problème n’est pas uniquement européen.
«Si l’Allemagne, un pays de 81 millions de personnes, peut accueillir 500 000 réfugiés –un souhait formulé plus tôt cette année-, le Canada peut en accueillir 100 000 sur un territoire beaucoup plus grand, même si sa population est inférieure», a exprimé Louis Audet.
Actuellement, le gouvernement Trudeau se prépare à recevoir 25 000 réfugiés d’ici la fin de l’année, tel que promis pendant la campagne électorale.
En compagnie de François Crépeau, rapporteur spécial des Nation Unies pour les droits de l’homme et des migrants, Louis Audet a soutenu qu’Ottawa devrait organiser une conférence internationale pour réunir des pays d’Europe et d’Amérique dans le but de résoudre la crise.
«À la fin des années 1970, nous avons accueilli 70 000 Vietnamiens. À l’époque, nous étions beaucoup moins nombreux au Canada et notre économie était beaucoup moins développée», a poursuivi l’homme d’affaires.
François Crépeau a précisé que poser de tels gestes nécessite un investissement. Mais qu’il est possible d’avoir un retour sur investissement, éventuellement. «Ces gens là vont payer des impôts et leurs enfants finiront également par en payer», a-t-il expliqué.
Louis Audet a ajouté que les immigrants sont deux fois plus susceptibles de partir une entreprise que les Québécois de souche. Enfin, il a réclamé que le gouvernement fédéral hausse sa contribution à l’Aide internationale.
Actuellement, le Canada verse environ 0,24% de son PIB alors que l’ONU a fixé la norme à un niveau beaucoup plus élevé, soit 7/10 de 1% du PIB.