Le ministre de l'Intérieur allemand, Thomas de Maizière, a affirmé samedi qu'aucun lien n'avait encore été établi entre les attaques à Paris et l'arrestation d'un suspect monténégrin la semaine dernière en Bavière.
«Il y a un lien avec la France, mais il n'est pas sûr qu'il y ait un lien avec les attaques» de vendredi à Paris, a dit le ministre lors d'une conférence de presse.
La police judiciaire avait confirmé à l'AFP auparavant l'arrestation d'un homme armé le 5 novembre en Bavière, lors d'un contrôle sur l'autoroute A9. Il cachait dans sa voiture huit fusils d'assaut kalachnikovs, deux grenades, deux pistolets, un revolver et 200 grammes de TNT, selon l'agence allemande DPA.
Selon M. de Maizière, «une adresse à Paris» a été retrouvée dans les affaires du suspect arrêté à Rosenheim.
Des vérifications sont en cours pour voir "si et de quelle manière un lien pourrait exister" avec les sanglants évènements parisiens.
Interrogée par l'AFP au Monténégro, une porte-parole la police de ce pays balkanique, Tamara Popovic, a affirmé que le suspect arrêté «n'est pas un musulman» et qu'il n'y avait pas d'éléments qui permettraient d'établir un lien entre ce suspect âgé de 51 ans et les attaques perpétrées à Paris.
«La police monténégrine a été sollicitée il y a plusieurs jours pour vérifier et fournir des informations sur un ressortissant Monténégrin qui faisait de la contrebande d'armes en Allemagne, mais à ce moment-là, la police allemande ne l'avait pas lié à une organisation radicale islamiste», a dit Mme Popovic.
Elle a ajouté que cet homme, identifié par les initiales V.V., n'était pas enregistré auprès des services monténégrins comme étant suspect d'un point de vue sécuritaire.
Le chef du gouvernement bavarois avait qualifié plus tôt «d'hypothèse fondée» le rapport entre le suspect et ces attaques.
«Nous sommes en coopération intensive avec les autorités françaises, pour vérifier s'il y a un lien avec les attentats de Paris», a déclaré pour sa part le ministre bavarois de l'Intérieur Joachim Hermann à l'agence de presse DPA.
«Le soupçon est fort qu'il s'agisse d'un projet terroriste, c'est-à-dire de quelqu'un chargé de livrer des armes», a précisé le ministre, sans toutefois exclure qu'il puisse simplement s'agir d'un membre de la «grande criminalité».
Les données retrouvées sur le système de navigation du véhicule et sur le portable du suspect ont fourni «des indices clairs, que l'homme voulait se rendre en France», a-t-il ajouté.