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La radicalisation, un phénomène qui existe aussi chez nous

Ces attentats qui secouent la France nous rappellent qu'ici aussi, le phénomène de la radicalisation existe.

En tout, ils seraient près de 5000 Canadiens à s'être radicalisés. Près de 130 ont quitté le pays pour combattre au sein de l'État islamique.

«C'est énorme, explique Michel Juneau-Katsuya, ex-agent du Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS). Et simplement lorsqu'on doit penser, sur le plan technique, à surveiller, on n'est pas capable de le faire.»

Depuis sa création par la Ville de Montréal en mars dernier, le Centre de la prévention de la radicalisation menant à la violence a transmis six dossiers à la GRC.

«On ne peut pas être naïfs, soutient Herman Deparice-Okomba, du Centre de prévention de la radicalisation. On n'est pas sur une autre planète. On est aussi touchés par le phénomène.»

Attentats de Saint-Jean-sur-Richelieu et Ottawa

On a qu’à penser à Michael Zehaf-Bibeau, l'auteur de la fusillade du parlement en octobre 2014 qui est né ici et qui a vécu longtemps à Montréal. C'est ici qu'il est devenu un islamiste radical.

Martin Rouleau, qui a tué un militaire et en a blessé un autre à Saint-Jean-sur-Richelieu, le 20 octobre 2014, avant d'être abattu par la police, était comme Zehaf-Bibeau, c’est-à-dire un converti.

«Ils ont décidé de se convertir à l'islam, ajoute M. Juneau-Katsuya. Et, aujourd'hui, ils sont plus musulmans que les musulmans eux-mêmes.»

Imams radicaux

Au cours des dernières années, une vingtaine d'imams radicaux ont été invités à exposer leur vision du monde chez nous. Comme Raheem Green, pour qui le Coran permet à un homme de battre sa femme, tant que ça ne laisse pas de cicatrices.

«Leur objectif, c'est d'instaurer une société qui répond à leur vision de l'islam radical», explique l’ancienne députée libérale, Fatima Houda-Pepin.

Mme Houda-Pepin, comme d'autres, dénonce la large place que prend la version intégriste des pays du Golfe.

L'Institut d'études islamiques de McGill a reçu 1,25 million de dollars de l'État du Qatar. Le Koweït a financé en partie l’école secondaire Le Savoir de Pierrefonds, à Montréal, où les étudiantes doivent porter le voile.

«C'est une façon aussi de dominer, avance l’auteur Hassan Jamali. Pas seulement le monde musulman, mais de dominer aussi le monde occidental.»

Celui qui a écrit «Coran et déviations politiques» soutient que les pays du Golfe utilisent leurs milliards pour répandre leur vision intégriste de l'islam.

Compte tenu de sa population, le Canada compte autant de citoyens radicalisés que la France, et autant qui se sont joints au groupe armé État islamique. Un phénomène qui laisse croire qu’ici aussi, la menace de l'islam radical est présente.

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