Craignant que des terroristes se faufilent parmi les 25 000 réfugiés syriens que le gouvernement Trudeau veut accueillir au Canada d’ici la fin de l’année, le premier ministre de la Saskatchewan a demandé à Ottawa de suspendre son plan et de réévaluer le processus d’accueil.
Dans une lettre adressée au premier ministre Justin Trudeau, Brad Wall a dit comprendre que la vaste majorité des Syriens «fuient la violence et les bains de sang» dans leur pays, «et ne posent aucune menace envers quiconque».
Cependant, le premier ministre de la Saskatchewan se montre préoccupé devant la possibilité qu’un petit groupe de personnes malveillantes qui veulent causer du tort entrent au Canada en raison d’une démarche précipitée du gouvernement.
«Les résultats pourraient être désastreux», a prévenu le premier ministre Wall.
«Les attaques récentes à Paris constituent un rappel terrifiant de la destruction et de la mort que peuvent infliger un petit nombre de personnes malveillantes contre un pays paisible et ses citoyens», a expliqué M. Wall, précisant que la Saskatchewan appuiera tout délai dans le processus d’accueil de réfugiés syriens afin que les mesures appropriées de contrôle de sécurité soient en place.
Le groupe armé État islamique qui a revendiqué les attentats de Paris de vendredi dernier qui ont fait 129 morts et plus de 350 blessés sévit en Irak et en Syrie.
Le plan du gouvernement Trudeau sur l’accueil de 25 000 réfugiés syriens d’ici le 31 décembre n’a toujours pas été dévoilé. À Ottawa lundi, la ministre de Patrimoine canadien, Mélanie Joly, a précisé que le gouvernement «travaille fort pour que tout se passe bien».
«La sécurité est toujours une priorité pour notre gouvernement. M. Trudeau l’a bien mentionné à la réunion du G20 en Turquie. C’est une condition qui est très importante. Cela dit, on doit s’assurer dans les circonstances de garder une société ouverte qui valorise la diversité, qui valorise l’inclusion, parce que nous aurons plusieurs milliers de réfugiés syriens qui vont arrivés», a souligné la ministre Joly.
Syndicats
De son côté, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a salué la volonté des gouvernements québécois et canadien de maintenir le cap sur l'accueil des réfugiés syriens.
«En ces temps troubles où la violence a frappé au cœur de Paris et où des centaines de milliers de Syriens fuient la terreur, nous ne devons pas tomber dans le piège de céder à l'intolérance et à la fermeture», a déclaré le président de la CSN, Jacques Létourneau. «Nous avons la responsabilité de faire preuve d'humanisme, de tolérance et de solidarité», a-t-il ajouté.
«La priorité doit être accordée à mettre en place les structures d'accueil adéquates pour bien réussir l'opération, a poursuivi Jacques Létourneau. En plus des services qu'ils offrent aux réfugiés, les gouvernements de Québec et d'Ottawa doivent tout mettre en œuvre pour soutenir le travail des groupes communautaires qui s'organisent actuellement pour les accueillir.»
Le président de la CSN a affirmé que ceux qui veulent semer la terreur n'attendent pas que les frontières s'ouvrent aux réfugiés pour frapper.