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La Caisse injecte 2 milliards $ dans Bombardier Transport

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La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) vient de miser 2 milliards $ (1,5 milliard $ US) sur Bombardier pour aider l’entreprise à améliorer ses liquidités. En retour de son investissement, la Caisse obtient une participation de 30 % dans un nouveau holding, BT Holdco, qui va regrouper tous les actifs de Bombardier Transport.

L’argent obtenu sera principalement employé pour compléter le développement des programmes aéronautiques CSeries (2 milliards $ US) et Global. En incluant l’investissement de la CDPQ et le milliard $ US que Québec a déjà injecté dans le CSeries, fin octobre, Bombardier aura bientôt 6,5 milliards $ US dans ses coffres.

« Nous avons solidifié les liquidités de l’entreprise et nous avons maintenant un filet de sécurité si l’environnement économique change », a commenté Alain Bellemare, président et chef de la direction de Bombardier, dans le cadre d’une conférence téléphonique. Il a précisé que les sommes recueillies seront utilisées sur deux ou trois ans.

Le placement privé de la Caisse valorise Bombardier Transport à plus de 6,6 milliards $, plus du double de la valeur boursière de Bombardier. En retour de son investissement, la CDPQ a négocié une police d’assurance pour sécuriser son placement.

Elle obtiendra notamment un rendement annuel minimal de 9,5 %. En plus, si BT Holdco ne livre pas les rendements escomptés, la Caisse pourra accroître sa participation au capital jusqu’à 42,5 %. À l’opposé, si l’entreprise performe plus, sa part pourrait glisser à 25 %.

BT Holdco sera par ailleurs administré par un conseil d’administration de 10 membres, présidé par Alain Bellemare, comptant trois représentants de la Caisse. Le président de Bombardier Transport, Lutz Bertling, va demeurer en poste et le siège social restera en Allemagne.

Ajoutons que la dette des activités ferroviaires demeurera dans le passif de Bombardier et que la Caisse obtiendra un droit de regard si les liquidités de Bombardier chute sous la barre de 1,25 G $ US.

Pendant la conférence téléphonique, le patron de la CDPQ, Michael Sabia, a précisé que l’institution n’a pas considéré investir dans la société en commandite formée pour compléter le développement du programme CSeries. 

« La caisse fait des investissements alignés sur les besoins de ses déposants. Nous aimons Bombardier Transport car elle a beaucoup de potentiel de croissance avec son empreinte mondiale. On voulait investir dans une entreprise résiliente qui génère des flux de trésorerie », a affirmé le président et chef de la direction de la CDPQ.

Il a souligné que le potentiel de croissance du ferroviaire est important en Asie et en Amérique Latine.

Les investisseurs n’ont pas accueilli favorablement la transaction. L’action de Bombardier est demeurée stable jeudi en clôturant à 1,28 $. En début de séance, le titre avait grimpé de 13 %.

« Il est évident que pour les actionnaires existants, la dilution de la valeur de leurs actions est un irritant. Mais ça renforce la possibilité d’aller au bout de la CSeries », a analysé Gabriel Lancry, gestionnaire de portefeuille à la Banque Scotia.

Quelle participation d’Ottawa ?

Alain Bellemare a aussi affirmé que Bombardier espère toujours que le gouvernement fédéral injecte des fonds dans le programme CSeries. « Le fédéral est pour nous un élément important du succès de notre programme. On a des discussions avec le fédéral mais nous ne commenteront pas », a-t-il dit.

Par le biais d’Investissement Québec, Québec a récemment investi 1 milliard $ US dans une société en commandite qui détient les actifs et les passifs du CSeries. Cet argent représente une participation de 49,5 % dans la société. Bombardier possède la participation restante.

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