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Abaaoud, «un suiveur plutôt qu'un leader»

Omar Abaaoud, père d'Abdelhamid, le jihadiste belge tué mercredi lors d'un assaut de la police à Saint-Denis et un des cerveaux présumés des attentats de Paris, «regrette» que son fils «n'ait pas été capturé vivant», a déclaré vendredi son avocate.

«Il aurait voulu qu'Abdelhamid soit interrogé pour comprendre pourquoi il est arrivé à une telle dérive», a déclaré Me Nathalie Gallant à quelques journalistes dans le palais de justice de Bruxelles.

L'avocate a précisé avoir demandé à son client s'il voulait récupérer le corps mais que ce dernier «ne lui avait pas demandé de faire de démarches dans ce sens».

Actuellement au Maroc, «profondément dépressif», Omar Abaaoud a, en revanche, chargé son avocate de «se rapprocher des autorités françaises» pour obtenir des nouvelles de son autre fils, Younès, 15 ans, qu'Abdelhamid avait emmené en Syrie, début 2014, «pour savoir s'il est toujours en vie», a-t-elle expliqué.

«Un suiveur et non un leader»

Selon son ancien avocat, il était «un suiveur plutôt qu'un leader», selon son ancien avocat belge, interrogé vendredi par la RTBF.

C'était plutôt quelqu'un de réservé, «en quête de reconnaissance de la part de son entourage ou ses amis», a expliqué Me Alexandre Chateau, qui a défendu Abdelhamid Abaaoud à partir de 2006 dans des affaires de vols et violences.

Il explique n'avoir «absolument pas» constaté de radicalisation chez son client, dont il n'a plus eu de nouvelles depuis 2013 et une comparution à laquelle ce dernier ne s'était pas rendu.

«Il semblait se rapprocher de la religion par des signes extérieurs, se laissant pousser la barbe, m'indiquant étudier un peu la religion», mais il n'y avait «pas de discours haineux ni de revendications particulières», témoigne l'ancien avocat.

«J'avais l'impression d'avoir affaire à quelqu'un qui, par ce biais-là, se sortait de sa logique de délinquance», observe-t-il.

Abaaoud, devenu l'un des visages de la propagande francophone du groupe État islamique (EI), se faisait aussi appeler «Abou Omar al-Baljiki» («le Belge», en arabe).

Il a été «formellement identifié» jeudi, comme l'un des corps «découvert dans l'immeuble» de Saint-Denis, en banlieue parisienne, a annoncé mercredi la justice française.

Selon le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, outre les attaques de Paris qui ont fait au moins 129 morts, Abdelhamid Abaaoud a été «impliqué dans quatre» des six attentats «évités ou déjoués par les services français depuis le printemps 2015».

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