Les organisations représentant des comptables et des professionnels de l’État québécois sont favorables aux recommandations formulées dans le rapport présenté mardi par la juge France Charbonneau.
Les comptables professionnels agrées (CPA) ont souligné le travail considérable abattu pour révéler l’ampleur des problèmes de corruption ayant soulevé l’indignation du public.
«La population s'attend maintenant, à juste titre, à ce que des actions déterminantes et structurantes soient prises afin de pallier à l'inefficacité voire à l'absence de mécanismes de surveillance et de contrôle permettant de faire échec de manière rigoureuse et efficace aux stratagèmes de collusion et de corruption», est-il mentionné dans un communiqué.
Du côté du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), la recommandation visant à mieux protéger les divulgateurs et sonneurs d’alarme est soulignée avec enthousiasme.
«Depuis longtemps, les protéger est une véritable priorité pour le SPGQ, et ce, afin de freiner la collusion et la corruption qui gangrène les marchés public et parapublic du gouvernement du Québec», a dit le SPGQ dans un communiqué.
Bitume Québec, l’organisation, qui chapeaute de nombreuses entreprises spécialisées dans l’entretien des routes, a aussi salué le rapport en parlant de recommandations «qui vont dans le sens du renforcement des pratiques éthiques et des règles gouvernance de l’industrie, tous secteurs d’activité confondus».
L’Association de la construction de Québec (ACQ) s’est quant à elle réjouie des recommandations qui suggèrent un profond changement de culture dans l’industrie.
«La corruption et la collusion constituent des entraves à la saine concurrence et au développement de l’industrie de la construction, a indiqué la présidente de l’ACQ, Manon Bertrand. Elles minent la compétitivité, limitent l’accès des entreprises aux marchés publics, particulièrement pour les PME en plus de freiner le développement des régions.»
Plaidoyer en faveur de l’éthique
L'Ordre des ingénieurs du Québec a pris acte des conclusions du rapport et annoncé qu’un groupe de travail a été créé pour analyser les recommandations.
Par ailleurs, des étudiants en génie ont réclamé une bonification des notions d’éthique dans le cadre de la formation des étudiants en génie.
«Bien entendu, cela ne nous protège pas contre les individus malveillants, mais au moins, cela permettrait de réduire considérablement les erreurs commises de bonne foi», a dit Romain Gayet, président de la Confédération pour le rayonnement étudiant en ingénierie au Québec (CRÉIQ).
Ce regroupement abonde aussi pour une meilleure protection des divulgateurs et estime qu’un déséquilibre, entre les avantages de la criminalité et le coût de l’honnêteté, doit être corrigé.
«Ce n’est pas normal que les amendes maximales imposées par les mesures disciplinaires professionnelles ne contrebalancent nullement les profits engendrés par de la corruption », a avancé M. Gayet. Les étudiants déplorent également que l’image de toute une profession a été souillée.