L’ex-vice-première ministre Nathalie Normandeau a réaffirmé, au micro du FM93 mardi midi, qu’elle n’avait absolument rien à se reprocher, dans la foulée du dépôt du rapport de la commission Charbonneau.
«S’il y en a qui pensent que je me suis mis de l’argent dans les poches en faisant de la politique, enlevez-vous ça de la tête. J’ai toujours fait mon travail de façon intègre et honnête», a martelé la coanimatrice d’Éric Duhaime en début d’émission.
«Moi, j’ai été 13 ans à l’Assemblée nationale, j’ai toujours fait mon travail de façon intègre et honnête», a-t-elle répété.
«Maintenant, il y a des gens qui n’ont pas agi correctement, je l’ai dit à la commission Charbonneau, et ces gens-là ont contribué à pervertir mon engagement politique et moi, ma principale source de motivation, ça a toujours été de travailler au service des gens de mon comté puis des citoyens du Québec.»
Celle qui avait reçu un préavis de blâme en décembre 2014 dit qu’elle a été «trahie» par des gens de son entourage. Elle n’a nommé personne, mais avait déjà déclaré, lors de son témoignage à la commission Charbonneau, que son chef de cabinet n’avait «peut-être» pas fait preuve de la même prudence qu’elle en refusant de céder aux pressions des firmes de génie qui finançaient illégalement son parti.
Rappelons que l’ex-entrepreneur en construction Lino Zambito, un témoin-vedette de la commission, avait éclaboussé l’ancienne ministre des Affaires municipales en révélant l’existence d’un stratagème impliquant des prête-noms lors d’activités de financement du Parti libéral pour le compte de celle-ci. M. Zambito avait également fait parvenir à Mme Normandeau des roses et des billets au Centre Bell pour un spectacle de Céline Dion.
Une défense coûteuse
«Bien sûr que je me suis sentie trahie. Écoute, c’est moi qui me suis retrouvée à la commission Charbonneau. J’ai investi des dizaines de milliers de dollars de mes poches pour aller me défendre à la commission et c’est ma face qui était souvent dans la gazette pendant un an alors c’est moi qui ai assumé tout ça», a-t-elle répondu aux interrogations de son coanimateur.
Éric Duhaime a pris la défense de sa collègue en ondes. «Je ne veux pas t’insulter, mais j’ai l’impression que des gens comme toi ont été comme une façade. Les gens qui s’occupent du financement d’un parti, ce n’est pas la vice-première ministre. Il y a des grands argentiers dans les partis. J’ai toujours eu l’impression qu’on ne regardait pas à la bonne place (et) que vous avez servi de paravents pour recevoir des tomates.»
Mme Normandeau a encensé le travail des commissaires. Son témoignage, a-t-elle dit, a été rapporté fidèlement dans le rapport de 1741 pages. Elle se réjouit de voir que l’esprit de deux recommandations qu’elle a formulées s’y retrouve.
«Malgré mon expérience à la commission Charbonneau, je continue de croire que l’engagement politique, que la fonction d’un élu, c’est une fonction noble. J’ai toujours été transparente et aujourd’hui, je regarde le rapport et j’espère qu’il va y avoir un suivi aux recommandations formulées.»