Au lendemain du dépôt du rapport de la commission Charbonneau, les maires de Sherbrooke et de Granby disent avoir fait le ménage. Toutefois, sur la création d'une autorité des marchés publics, les avis divergent.
Sherbrooke s'est dotée d'un code d'éthique. Granby a apporté plusieurs changements à la suite du dépôt en 2011 du dirigeant de l'unité anticollusion, Jacques Duchesneau, dans la gestion des appels d'offre aux bénéfices des citoyens.
Les contrats sont maintenant mieux repartis afin de permettre une meilleure surveillance. Les appels d'offres ont aussi été simplifiés pour permettre aux petites entreprises de soumissionner souvent moins cher.
Les deux administrations municipales disent avoir les outils depuis plusieurs années afin de faire preuve de transparence.
Par ailleurs, la suggestion d'éliminer la règle du plus bas soumissionnaire réjouit les maires Bernard Sévigny et Pascal Bonin.
Toutefois, sur la création d'une autorité des marchés publics, un chien de garde dans l'octroi des contrats municipaux, le maire de Granby s'interroge sur sa pertinence. «Il ne faudrait pas se retrouver avec une immense structure, encore un autre palier de gouvernement à franchir», a dit Pascal Bonin.
«C'est déjà de plus en plus complexe et lourd, il y a beaucoup d'argents dépensés avant la première pelletée de terre».
Le maire de Sherbrooke, Bernard Sévigny, a mentionné que «la collusion se fait en amont».
«Les villes n'ont pas beaucoup de contrôle quand il y a un appel d'offres de lancer. Si des gens en amont se parlent, on n’a aucun contrôle. Si l'autorité peut aider des cas de collusion, il faudrait voir quel est le rôle de cette instance-là», a-t-il ajouté.
Les avis sont aussi divergents sur la durée du mandat des maires. M. Sévigny croit que c'est à l'électorat de décider. M. Bonin estime que deux mandats sont suffisants afin de ne pas faire favoritisme et de prendre des décisions froides et éclairées.