Le président russe Vladimir Poutine s'est dit prêt à «coopérer» en Syrie en recevant jeudi soir au Kremlin son homologue français François Hollande qui a répété son appel à l'émergence d'une «coalition large» contre les jihadistes de l'État islamique.
«Nous devons faire cette coalition large ensemble pour frapper le terrorisme (...), pour que l'ensemble des pays agisse contre le terrorisme et contre Daech», acronyme de l'État islamique en arabe, a déclaré François Hollande au début de sa rencontre avec Vladimir Poutine.
«C'est pourquoi je suis à Moscou: pour déterminer comment nous pouvons agir et nous coordonner pour atteindre ce groupe terroriste», a poursuivi le chef de l'État français.
Vladimir Poutine a pour sa part affirmé être «prêt à cette coopération», ajoutant qu'une coalition était «absolument nécessaire» et que les positions de la France et de la Russie coïncidaient sur la nécessité «d'unir nos efforts dans la lutte contre un mal commun».
Le président français, qui poursuit à Moscou une intense semaine diplomatique après avoir rencontré tour à tour le Britannique David Cameron, l'Américain Barack Obama, l'Allemande Angela Merkel et l'Italien Matteo Renzi, a dit à Vladimir Poutine qu'il était temps de «prendre nos responsabilités».
«Nous devons être à l'initiative pour qu'il puisse y avoir des actions intensifiées contre ce terrorisme», a ajouté François Hollande à l'intention de son homologue russe, assurant qu'il fallait aussi «chercher une solution politique en Syrie».
La Russie prône depuis fin juin la création d'une coalition antiterroriste élargie comprenant notamment l'Iran, la Turquie et les pays arabes pour combattre l'EI en Syrie. Mais cette proposition s'était heurtée cet été à la réticence des Occidentaux et des pays arabes à s'allier avec le régime de Damas, dont Moscou est un soutien indéfectible.
La France a cependant annoncé cette semaine vouloir «unir» l'action de ses forces avec celles de la Russie et des États-Unis pour combattre l'EI, après les attentats de Paris qui ont fait 130 morts le 13 novembre.
Cette coalition est toutefois mise à mal par la destruction mardi d'un chasseur russe par la Turquie, pays de l'OTAN et membre de la coalition anti-EI, au motif que l'avion aurait violé son espace aérien.