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Manifestation contre les frappes en Syrie

Des milliers de personnes devaient défiler samedi midi à Londres pour protester contre le projet de frappes britanniques visant le groupe État islamique en Syrie, sur lequel le Parlement pourrait se prononcer dans les jours à venir.

La manifestation intervient au lendemain de l'appel lancé par le président français François Hollande aux députés britanniques pour qu'ils approuvent les frappes en Syrie, deux semaines après les attentats sanglants à Paris revendiqués par l'EI.

Alors que la France cherche à bâtir la coalition la plus large possible, des manifestations sont également prévues en Espagne samedi pour protester contre un éventuel engagement militaire espagnol contre le groupe jihadiste.

La manifestation à l'appel de «Stop the War» constitue un test pour le parti d'opposition travailliste qui est profondément divisé sur le choix de soutenir ou non les raids voulus par le premier ministre conservateur David Cameron.

Le nouveau leader du Labour, Jeremy Corbyn, ancien co-président de «Stop The War», s'oppose farouchement à ces frappes, mais plusieurs députés travaillistes ont déjà indiqué qu'ils voteraient pour un engagement en Syrie.

«Le vote au Parlement sur une intervention britannique en Syrie devrait avoir lieu la semaine prochaine. Les terribles événements à Paris ont rendu un vote (favorable) plus probable. Pour autant, de tels bombardements n'arrêteraient pas les attaques terroristes. Stop the War est opposé à une réponse militaire», souligne l'organisation pacifiste dans son appel à manifester.

Plusieurs rassemblements sont prévus au Royaume-Uni. Le principal aura lieu à partir de midi devant le 10, Downing Street, la résidence du premier ministre à Londres.

Plusieurs personnalités, dont le cinéaste Ken Loach et le musicien Brian Eno, ont signé une lettre ouverte contre l'intervention qui sera remise à David Cameron.

Le premier ministre cherche depuis des mois à réunir un consensus pour garantir un vote favorable à une extension à la Syrie des frappes que la Grande-Bretagne mène déjà contre l'EI en Irak.

Il a accéléré ses efforts après les attentats à Paris et ses proches se disent aujourd'hui très confiants quant à ses chances de convaincre les députés.

La prudence de David Cameron s'explique d'abord par l'humiliation vécue en 2013 lorsque le Parlement avait posé son veto à son projet d'intervention en Syrie, contre le régime de Bachar al-Assad à l'époque. Mais aussi par la participation britannique à l'invasion de l'Irak en 2003 qui a échaudé l'opinion publique et une bonne partie de la classe politique.
 

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