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Rappel d'une soirée fatidique

Alors que le sort de Guy Turcotte repose entre les mains du jury et que la preuve a été complétée, voici le rappel de cette soirée fatidique qui a coûté la vie à deux enfants.

Le vendredi 20 février 2009, Guy Turcotte s'est levé vers 5h pour s'entraîner.

En passant devant son ancien domicile, il a vu l'automobile de Martin Huot. Pensant que son rival garde ses enfants, il est entré dans la maison et a vu Isabelle Gaston. Une querelle s'en est suivi.

Le cardiologue est entré au travail vers 8h. Deux heures plus tard, il a écrit ce courriel.

«Je ne comprends pas pourquoi tu t'entêtes à vouloir qu'on se parle au-delà du strict minimum. J'essaie de me protéger en ayant le moins de contacts possible avec toi. Est-il nécessaire à continuer de se faire mal de la sorte?»

À 13h24, il a rédigé un autre courriel qui se terminait ainsi: «Ça devrait bien faire ton affaire si je n'étais plus dans tes jambes, tu as déjà trouvé le père qui prendra ma place».

Vers 15h45, il va chercher ses enfants. Ils vont au club vidéo, qu'ils quittent à 16h21.

Une fois arrivés à la maison, ils soupent puis s'installent sur le divan. Turcotte pleure. Ce sont Olivier et Anne-Sophie qui le consolent. Il a expliqué pendant son procès les avoir couchés tôt ce soir-là.

La preuve démontre qu'il a allumé l'ordinateur à 18h27. Pendant quatre minutes, il consulte des courriels échangés entre Isabelle Gaston et Martin Huot.

Il n'y ensuite eu aucune activité sur l'ordinateur jusqu'à 18h55, moment où il a commencé ses recherches sur le suicide. Il est resté devant son écran jusqu'à 20h09.

Quelques minutes plus tard, à 20h27, Turcotte a laissé un message sur le répondeur de son agent d'immeuble.

«Salut, Martin. C'est Guy. Écoute, demain, je serai vraiment pas capable d'être là, là. Je serai pas là», pouvait-on entendre.

À 20h30, il a annulé la gardienne.

Dix minutes plus tard, soit 20h40, il appelle sa mère. Il lui explique les raisons de sa séparation, lui dit qu'il l'aime. La conversation se termine à 21h40.

La preuve ne dit pas à quelle heure Guy Turcotte a commencé à boire du lave-glace ni le moment exact des meurtres.

L'accusé dit se rappeler avoir aiguisé des couteaux. Il se voit poignarder son fils, puis sa fille. 46 coups de couteau, donnés en deux temps.

Le lendemain, vers 10h45, la mère de Guy Turcotte s'est rendue à la maison de Prévost. Les portes étaient barrées. C'est elle qui a appelé le 9-1-1.

«Il me disait hier soir: "Elle m'a démoli..." Il était dans une grande désolation. On a besoin d'aide. Voulez-vous venir, s'il vous plaît?» a-t-elle dit aux services d'urgences.

Ce sont les policiers qui découvrent la scène horrible. Les enfants sont morts dans leur lit respectif. Turcotte se cache sous le sien.

Un policier l'a traité d'imbécile. Turcotte a répondu: «Je le sais». À 11h41, il a officiellement été mis en état d'arrestation.

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