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Les Eagles of Death Metal, en larmes, devant le Bataclan

Les membres du groupe Eagles of Death Metal sont allés se recueillir mardi pour la première fois devant la salle de concert parisienne du Bataclan, où ils jouaient lors de l'attentat du 13 novembre, émus aux larmes devant les innombrables messages d'anonymes laissés en hommage aux victimes.

Les rockeurs californiens, dont la venue n'avait pas été annoncée, sont arrivés en début d'après-midi sous une pluie fine devant le 50, boulevard Voltaire à Paris, à bord de plusieurs voitures aux vitres teintées.

Le silence s'est fait au moment où chacun d'eux s'est incliné devant les centaines de messages, bouquets ou bougies qui se sont accumulés devant la salle de concert, dont l'entrée reste masquée par une bâche.

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Émus aux larmes, s'embrassant les uns les autres, les musiciens sont restés de longues minutes sur place, sans dire un mot, regardant les photos de victimes laissées sur les lieux. L'un d'eux a déposé une fleur en hommage aux 90 personnes massacrées lors du concert par un commando jihadiste.

En repartant, le groupe, revenu sur scène lundi soir à Paris, pour chanter deux morceaux lors d'un concert de U2 à Bercy, a salué de la main la centaine de badauds rassemblée derrière des barrières et contenue par les forces de l'ordre.

Parmi eux, certains étaient aussi aussi venus se recueillir devant le Bataclan, sans imaginer qu'ils croiseraient les Eagles of Death Metal, dont le nom est connu dans le monde entier depuis l'attaque sanglante contre le Bataclan.

«On ne les a pas reconnus, mais quand le silence s'est fait, on a aussitôt compris que c'était le groupe qui jouait ce soir-là», a déclaré à l'AFP Elisabetta Vendemia, une Italienne de passage à Paris, qui a voulu consacrer une journée pour se rendre sur les lieux des attentats.

«Ce qui doit les émouvoir le plus, c'est que tous ces gens étaient venus pour les voir, eux», ajoute son compagnon, Salvatore Calo.

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Pour la plupart des personnes sur place, la présence du groupe moins d'un mois après le drame était un symbole fort et une marque de courage.

«C'est admirable de leur part d'être là. C'est vrai que ça ne rendra pas la vie à ceux qui l'ont perdue, mais c'est un geste magnifique», ont déclaré David et Benoît Osmont, deux trentenaires venus de Normandie.

Pour Yolaine, une sexagénaire originaire de Montpellier, «c'est beaucoup d'émotion, c'est très fort et ça fait chaud au coeur». «C'est un signe d'espoir», a renchéri Guy, la soixantaine lui aussi.

Tenue secrète jusqu'au dernier moment pour des raisons de sécurité, la présence des Eagles of Death Metal, mardi au Bataclan, était encadrée par un important dispositif de sécurité.

De nombreux policiers avaient été déployés aux abords de la salle pour canaliser les passants, tandis que le Boulevard Voltaire était partiellement bloqué à la circulation par les forces de l'ordre.

Les cinq rockeurs jouaient au Bataclan devant près de 1500 personnes le 13 novembre quand un commando de jihadistes était entré dans la célèbre salle de concert et avait ouvert le feu, faisant 90 morts, dont l'un des responsables commerciaux du groupe, Nick Alexander.

Ils avaient annulé leur tournée européenne après cette attaque, mais avaient déclaré peu après qu'ils voulaient être «le premier groupe à jouer au Bataclan quand il rouvrirait».

Lundi soir, le groupe, devenu un symbole de liberté, est remonté sur scène à Paris pour une courte, mais très symbolique, apparition à la fin du concert de U2. «Merci Paris, on t'aime», ont lancé les Californiens qui vont reprendre leur tournée européenne en février.

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