Québec a invité les entreprises à «faire leur part» pour l’embauche des réfugiés syriens tout en s'engageant à payer une partie de leur salaire via un programme existant depuis 2006, mais peu utilisé.
«Les entreprises doivent faire leur part et nous allons les aider», a lancé Sam Hamad, du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, en conférence de presse mardi matin, entouré notamment des responsables du patronat.
M. Hamad a incité les entreprises à utiliser le Programme d’aide à l’intégration des immigrants et des minorités visibles en emploi (PRIIME), qui existe depuis 2006, et qui permet aux entreprises de recevoir une aide financière du gouvernement.
«Le budget annuel du PRIIME est de 10 millions $ et permet de financer une partie du salaire de l’employé, ce qui représente une aide pour 1000 personnes durant une période de 30 à 50 semaines», a poursuivi M. Hamad, lui-même «Syrien très bien intégré dans le marché du travail», a souligné avec humour la ministre Kathleen Weil.
Le PRIIME est ouvert à tous les immigrants et Québec n’investira pas d’argent supplémentaire dédié aux réfugiés syriens.
Rappelons que la province accueillera 3650 réfugiés syriens d’ici la fin de l’année et compte en accueillir autant l’année prochaine.
De moins en moins utilisé
Mais malgré un budget de 10 millions $ stable au fil des ans, l’utilisation de ce programme ne cesse de diminuer depuis 2012.
«Ce programme est un secret bien gardé», a reconnu le ministre M. Hamad, qui espère que davantage d’entreprises l’utiliseront.
En 2012-2013, 9,9 millions $ avaient été dépensés contre seulement 7 millions $ en 2014-2015, soit une baisse de près de 30 %.
Le patronat se réjouit
Les responsables du patronat ont également appelé leurs membres à profiter de cette main-d’œuvre.
«Mes membres me parlent constamment d’une rareté de main d’œuvre, a souligné Françoise Bertrand de la Fédération des chambres de commerce du Québec. Voilà donc l’occasion de tendre la main à des gens qui ont besoin d’une première expérience, pas en terme de charité, mais d’opportunité, car on sait aussi l’importance de la diversité en entreprise.»
Pour la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, «la main une oeuvre immigrante est une excellant bassin pour les employeurs alors qu’il y a actuellement 66 000 postes à pourvoir au Québec», a déclaré Martine Hébert, la vice-présidente.