Que le Canada produise beaucoup de sapins qui serviront d’arbres de Noël ne surprendra personne. Mais les Québécois ignorent souvent que leur province produit plus de 56 % des arbres de Noël au pays et que 57 % de ces sapins sont exportés, essentiellement aux États-Unis mais aussi dans des endroits aussi éloignés — et tropicaux — que la Thaïlande.
Sur 286 producteurs d’arbres de Noël du Québec, 199 ou 70 % sont établis en Estrie. « Ils produisent 70 % de la production totale du Québec et exportent beaucoup en Nouvelle-Angleterre », explique Larry Downey, vice-président de l’Association des producteurs d’arbres de Noël du Québec et propriétaire de Sapinière Downey, à Hatley en Estrie.
Les arbres du terroir estriens décorent également des résidences du Venezuela, du Panama, des Bermudes, des Îles Cayman et même de la Thaïlande, indique l'Association.
En 2014, la province de Québec a exporté 864 687 arbres, en hausse de 5,6 % sur les exportations de 2013, selon les données de Statistique Canada. Valeur de ces exportations : 17,7 millions $.
La Nouvelle-Écosse est le deuxième exportateur au pays avec 375 160 arbres l’an dernier, pour une valeur de 6 millions $, suivie du Nouveau-Brunswick (267 105 arbres et 8,5 millions $). Les autres provinces viennent loin derrière, avec de maigres exportations : 13 904 arbres provenant de l’Ontario, 4 334 de la Saskatchewan, 2 965 de la Colombie-Britannique.
Après les États-Unis, les pays qui importent le plus d’arbres de Noël en provenance du Canada sont (en ordre décroissant) le Panama, Curaçao, le Venezuela, les Bermudes, Aruba, Saint-Martin, la Russie, la Barbade, Bonaire, Antigua-et-Barbuda, la Jamaïque, Saint-Pierre-et-Miquelon, la France, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et, bonne dernière, la Thaïlande.
2015, une année prometteuse
Au cours des cinq ou six dernières années, la concurrence internationale était « féroce », selon Larry Downey. Les producteurs américains produisaient davantage, le taux de change les avantageait comparativement aux producteurs canadiens et le sapin artificiel a connu un regain de popularité, explique-t-il.
La valeur totale des arbres de Noël artificiels importés au Canada en 2014 était de 58,3 millions $ l’an dernier, dont 57,2 millions $ provenaient de la Chine, rapporte Statistique Canada.
Cette année, c’est le retour du balancier : « Le consommateur veut acheter un produit local, naturel », observe Larry Downey. « L’inventaire d’arbres de Noël baisse aux États-Unis et le taux de change nous aide. »
La Sapinière Downey vend environ 600 000 petits plants (de moins de 30 cm) par année, à d’autres producteurs, pour 0,75 $ le plant. L’entreprise vend aussi quelque 15 000 arbres matures par an à des grossistes et des particuliers.
Larry Downey a suivi les traces de son père dans l’entreprise familiale, active depuis les années 1960. Un diplôme en informatique au collégial ne l’a pas éloigné de sa vocation : « Après six mois de travail dans un bureau, j’ai compris que ce n’était pas pour moi ! »

TVA Nouvelles