La Coalition avenir Québec (CAQ) a invité vendredi le Parti libéral (PLQ) à se joindre aux autres partis politiques pour demander aux commissaires Renaud Lachance et France Charbonneau de venir s’expliquer en commission parlementaire sur les propos rapportés dans un reportage.
Jeudi, des pages d’une version préliminaire du rapport de la commission Charbonneau annotées par Renaud Lachance ont été divulguées. Certaines de ces pages provenaient du chapitre sur le financement politique. Dans ses annotations, le commissaire Lachance tente entre autres d’atténuer les critiques envers le PLQ.
«Encore une fois, il n’y a que le Parti libéral qui est isolé, a déclaré la députée de Montarville et porte-parole en matière d’intégrité, Nathalie Roy. Le premier ministre a la responsabilité de corriger le tir et de demander lui aussi des explications aux commissaires. Il doit défendre les intérêts de tous les citoyens du Québec, et non ceux du Parti libéral.»
Selon elle, cette solution offrirait aux deux commissaires un «forum démocratique et neutre» pour s’expliquer sur le climat du travail.
«Ça laisse plein de questions en suspens. Comment se fait-il qu’il [le commissaire Lachance] voulait biffer des pages et des pages qui touchaient principalement le financement du Parti libéral du Québec. Ça m’interpelle et ça fait en sorte qu’on se pose des questions», soutient Mme Roy.
Elle propose qu’on entende les deux commissaires séparément. Cette démarche pourrait permettre selon elle de «réhabiliter» le rapport de la commission.
«Plus il y a d’information qui sort, plus il perd en crédibilité, et plus la confiance des gens dans nos institutions démocratiques s’effrite, a-t-elle dit. C’est très grave.»
La commission parlementaire pourrait avoir lieu au début du mois de janvier.
Pas obligés de témoigner
En vertu de la Loi sur les commissions d’enquête, les commissaires ont les mêmes pouvoirs et immunités que les juges de la Cour supérieure. Par ce fait, les deux commissaires ne seraient pas obligés de témoigner à une commission demandée par les partis politiques.
«En raison de la séparation des pouvoirs, il y a une distinction entre le législatif et le judiciaire, a expliqué le député de Borduas et porte-parole en matière de justice, Simon Jolin-Barrette. Nous respectons cette séparation des pouvoirs. [...] Je ne comprends pas pourquoi le Parti libéral ferme la porte à cette proposition d’inviter les commissaires.»