Comme près d'une centaine d'enfants qui sont officiellement abandonnés par leurs parents chaque année au Québec, l'adolescent dont on vous parle aujourd'hui a vécu en bas âge le rejet de son père et de sa mère et les mauvais traitements psychologiques.
Il tente désespérément de retrouver celle qui lui a donné la vie malgré tout ce qu'elle lui a fait.
«C'est moi, ton fils. C'est pour te dire que j'aimerais ça, te revoir, parce que je m'ennuie tellement de toi», souffle-t-il.
Il a su que son père, qu'il n'a jamais connu est mort à l'âge de 26 ans.
Sa mère consommait drogue et alcool durant sa grossesse. Le syndrome d'alcoolisme foetal a provoqué chez lui des problèmes de comportement et des handicaps physiques. Il est aussi atteint du syndrome Gilles de la Tourette et a toujours été intimidé par les autres jeunes. À 16 ans il n'est qu'en sixième année.
Cette intimidation a commencé à la maison. Parce qu'il est différent des autres, sa mère lui disait des mots blessants.
Heureusement, il y a la DPJ
«Avant, j'étais dans le désespoir. Quand je suis arrivé ici, ça m'a comme sauvé de ça», lance le jeune homme.
À 18 ans il devra quitter ce centre où il a trouvé la sécurité et ça lui fait peur.
«Qu'est-ce que je vais faire à l'extérieur? Je vais pouvoir vivre comment?», se demande-t-il.
Mais avant de franchir cette étape, il espère retrouver sa mère.
«Tu sais, des parents, c'est quelque chose dont tu ne peux pas te séparer. Même si on dit qu'on n'aime pas nos parents, on les aime, d'une façon ou d'une autre. Même s'ils nous font plein d'affaires, nous, les jeunes, on les aime quand même»,
Dans le temps des fêtes, il aura le droit de se rendre dans sa famille d'accueil qui l'a longtemps hébergé quand il était plus jeune, puis reviendra au centre.
«Je pense que la vie m'a choisi pour surmonter tout ce que j'ai vécu», conclut-il, philosophe.
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