1- «Le travail d’un manager, c’est de croire et de faire croire.»
René Angélil a prononcé ces mots en regardant en arrière, à l’époque où la carrière de Céline démarrait lentement en France. Il était convaincu qu’elle serait propulsée si seulement le grand public avait l’occasion de l’entendre.
2 - «Il faut faire du jamais vu et du jamais entendu.»
Dès les premiers pas de René Angélil dans l’industrie du «show-business», cette phrase devient en quelque sorte son mantra. Faire du jamais vu: c’est ce qu’il prônait pour son groupe Les Baronets, mais aussi pour la carrière de René Simard qu’il a pilotée avec Guy Cloutier, pour celle de Ginette Reno et, bien entendu, pour Céline Dion.
3- «Vous n’oublierez jamais cette voix. Alors retenez bien ce nom: Céline Dion .»
Cette phrase, c’est d’abord le célèbre animateur français Michel Drucker qui l’a dite lorsque la jeune chanteuse a visité son plateau pour la première fois, le 29 janvier 1983. Dans les mois qui ont suivi, René Angélil n’a cessé de reprendre cette formule pour parler de sa protégée. Si bien que des années plus tard, lorsque Céline lance son premier album en anglais, «Unison», c’est le slogan qu’utilise CBS-USA: «Remember the name, because you will never forget the voice.»
4- «Chaque fois que j’aurai à considérer une offre pour Céline, je ferai comme si j’avais un million de dollars dans mes poches.»
C’est la ligne de conduite que René a suivi tout au long de sa carrière, un conseil qu’il a aussi prodigué à ses 14 académiciens, en janvier 2012, alors qu’il agissait à titre de directeur de «Star Académie».
5- «Qu’est-ce qui te dit que je ne les ai pas écoutées, tes chansons ?»
C’est ce que René Angélil réplique au frère de Céline, Michel, en mars 1981, lorsque ce dernier l’appelle pour le supplier de prendre le temps d’écouter la cassette envoyée quelques jours plus tôt par sa mère, Thérèse Dion. Ce à quoi Michel répond : «Si tu l’avais fait, tu nous aurais donné des nouvelles.»
6- «Dans mon livre à moi, dans le bulletin que je lui fais, elle n’a que des A+.»
Au début des années 1980, alors que la carrière de Céline commence à prendre son envol, René Angélil et Maman Dion se rendent au Collège français où étudie l’adolescente pour convaincre le directeur que sa place n’est plus sur les bancs d’école. Angélil demande à ce qu’on fasse préparer un programme d’études particulier que Céline pourrait suivre dans ses temps libres. Pour dissuader l’imprésario, le directeur lui tend le bulletin (désastreux) de Céline.
«C’est la preuve qu’elle ne pourrait apprendre moins qu’à l’école», réplique le gérant du tac-au-tac, avant d’ajouter que Céline est à ses yeux la plus douée des élèves. Ce jour-là, René Angélil a une fois de plus remporté son pari. La voie était libre et l’heure du «Big Time» avait sonné.
7 - «Je me donne cinq ans pour faire de votre fille une star.»
Cette promesse, René Angélil l’a faite à Maman Dion lorsqu’il a entendu Céline chanter pour la toute première fois, en 1981. Deux ans et demi plus tard, le nom de la petite fille de Charlemagne était sur toutes les lèvres, au Québec et en France.
8- «Tous les artistes, quand on a un nouvel album, c’est comme un nouveau-né, il faut s’en occuper.»
Telle était la philosophie de l’imprésario, qui ne lésinait jamais sur les efforts pour faire la promotion d’un nouvel opus. Tous les artistes qui ont un jour été sous son aile (Garou, Marilou, Marc Dupré) ont dû se plier à la «méthode René».
9- «Dans un bon deal, il y a toujours une question de timing.»
Cette phrase empreinte de sagesse, René Angélil se plaisait à la répéter. Fin négociateur, le manager ne pressait jamais les choses lorsqu’il était question de conclure une importante entente en lien avec la carrière de Céline. Les négociations qui ont conduit au spectacle «A New Day» à Las Vegas, au début des années 2000, furent particulièrement longues et ardues. Reste qu’il s’agit probablement du meilleur coup de sa carrière.
10- «On ne bat jamais vraiment cet ennemi qu’on craint chaque jour.»
C’est ce que disait Renée après avoir surmonté son premier cancer. Cette épée de Damoclès planait au-dessus de lui depuis 1999, lorsqu’on lui a diagnostiqué un cancer de la gorge.
11- «Quand une fusée décolle, faut pas lésiner sur le carburant.»
C’est les mots qu’employait René, au début des années 1980, pour convaincre sa femme de l’époque, Anne Renée, qu’il devait investir temps et argent sur sa nouvelle protégée, une certaine Céline Dion.
12- «Elle lui a redonné du prestige. Depuis, tous les grands artistes viennent à Las Vegas.»
René Angélil a contribué à transformer à Las Vegas. D’abord critiquée, la décision de l’imprésario de s’installer quelques années sur le Strip a par la suite été saluée, principalement par les résidents de cette ville du jeu à l’économie vacillante. D’abord avec le spectacle en résidence «A New Day», le couple Dion-Angélil a donné un second souffle à cette ville de l’État du Nevada. Beaucoup d’artistes et de producteurs ont par la suite voulu reprendre cette brillante formule; un spectacle permanent dans une salle construite sur mesure.
13 - «Il faut juste jouer ses cartes comme il faut.»
René Angélil était très superstitieux. Joueur passionné, sa philosophie de vie était inspirée des leçons qu’il avait su tirer du poker et du black-jack au fil des ans. Ainsi, il croyait que la vie est affaire de séquence; quand ça va mal, il ne faut pas s'énerver et attendre «la prochaine séquence», la prochaine occasion. «Après, tout va être correct», martelait celui dont les qualités d’homme d’affaires ne sont plus à prouver.
14- «C’est Céline, la boss.»
René Angélil l’a maintes fois répété: dans leur couple, c’est Céline qui «portait les culottes». Autant dans leur vie professionnelle que personnelle, la star avait le dernier mot, plaisantait René. En entrevue avec Michel Jasmin, en août 2000, l’imprésario avait raconté que durant les six premières années de la carrière de Céline, c’était lui qui menait. Mais lorsqu’elle a atteint l’âge de la majorité, la vapeur s’est renversée, avait-il raconté.
15- «Notre grand amour commun, ce sont nos enfants.»
En 2012, en entrevue avec l’animateur Denis Lévesque, à TVA, René Angélil parle de sa relation avec Céline. «On partage toujours le même amour de la musique», a dit René, avant d’ajouter que leur grand amour commun, ce sont leurs trois fils, René-Charles, Eddy et Nelson, décrivant Céline comme «une maman extraordinaire».
16- «Tout va être correct.»
Optimiste, René Angélil répète régulièrement cette phrase, aux antipodes de la loi de Murphy qui dit, qu'inévitablement, le pire peut arriver. En Floride, alors qu'il vit à Jupiter Island, René va même jusqu'à baptiser son bateau TVEC, «Tout va être correct».
Source : René Angélil, Le maître du jeu, Georges-Hébert Germain, Les Éditions Libre Expression, 2009, 532 p.