Les policiers s’étaient rendus à deux reprises au logement d’Alex Lacasse-Deaudelin, qui aurait tué sa colocataire, dans la nuit de lundi à Granby.
Le suspect de 26 ans, aux prises avec des troubles psychotiques, a été accusé lundi après-midi du meurtre au deuxième degré de Caroline Choinière.
«Ils (les policiers) sont partis en leur donnant un avertissement de bruit, raconte un voisin de la victime, Alexandre Trépanier. Ils ont dit qu’à leur prochaine visite, ils étaient pour leur donner un ticket pour le bruit.»
Les proches de la victime et de l'accusé considèrent non seulement que ce drame était prévisible, mais qu'il aurait dû être évité.
Selon eux, les autorités auraient cafouillé pour la prise en charge du présumé meurtrier.
De leur côté, les résidents de l'immeuble où s'est produit le drame sont envahis par un sentiment d'incompréhension, mais surtout d'impuissance.
«Il saute partout»
Selon Alexandre Trépanier, les voisins savaient qu'il se passait quelque chose. «On savait que le gars était en délire, ça fait une semaine qu’il se parle tout seul dans son appartement. Il crie, il danse, il chante, il saute partout. Le gars a besoin d’aide», affirme-t-il.
Un ami de l’accusé et de la victime a également constaté que la situation n’avait rien de normal.
«Je le voyais danser dans sa fenêtre, il était sur la défensive et il nous rejetait quand on allait le voir, explique Steve Gauthier. Il avait l’air d’un gars malade.»
Selon ce voisin, l’accusé avait été hospitalisé quelques jours avant les événements et avait passé à peine 24 heures à l’urgence psychiatrique avant d’obtenir son congé.
L'état de santé mentale d'Alex Lacasse-Deaudelin s'était détérioré: le fait qu'il préférait consommer des stupéfiants plutôt que prendre ses médicaments provoquait chez lui des délires psychotiques.
Les dirigeants du centre hospitalier et ceux du service de police refusent de commenter les faits, sous prétexte qu'ils font partie de la preuve.
Plusieurs personnes croient que le système a cruellement fait défaut dans ce cas-ci et qu'une meilleure prise en charge de l'accusé aurait pu faire en sorte d'éviter les tragiques événements.