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17 ans de prison pour Guy Turcotte

 - Agence QMI

Déclaré coupable des meurtres non prémédités de ses deux enfants, Guy Turcotte devra passer 17 ans derrière les barreaux avant de pouvoir faire sa demande de libération conditionnelle, a tranché le juge, vendredi matin.

«Les crimes commis sont horribles et les circonstances le sont tout autant; il a considéré ses enfants comme sa chose, on ne peut concevoir une mort plus atroce», a commenté le juge André Vincent avant de condamner l’ex-cardiologue meurtrier.

Compte tenu de la détention depuis son arrestation en février 2009, Turcotte peut retrancher un peu moins de quatre ans au 17 années de détention minimum.

Mais même après avoir purgé cette période de temps derrière les barreaux, il n’est pas acquis que Turcotte bénéficie d’une libération conditionnelle. Et il restera sous le joug des services correctionnels jusqu’à sa mort.

Me Pierre Poupart de la défense espérait une peine minimale «de moins de 15 ans, et plus proche de 10 ans que 15», tandis que Me René Verret de la poursuite réclamait 20 ans d’incarcération, au moins.

Poignardé à 46 reprises

Rappelons que le meurtrier maintenant âgé de 43 ans a commis ses deux crimes sordides en février 2009, dans la maison de Piedmont qu’il louait depuis sa séparation avec sa femme Isabelle Gaston quelques semaines plus tôt, quand il a appris qu’elle fréquentait un autre homme.

Le soir du drame, il a bu du lave-glace pour se suicider, et a poignardé à 46 reprises ses enfants de 3 et 5 ans.

«Il y a un nombre effarant de coups, Olivier a tenté tant bien que mal de se défendre, comme en font foi les plaies de défense», a noté le magistrat.

Selon les psychiatres l’ayant évalué, il souffrait alors d’un trouble de l’adaptation avec humeur anxieuse et dépressive.

«Il s'agit avant tout d’une histoire d'une infinie tristesse», a commenté le juge ce vendredi.

Et si la défense de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux avait fonctionné au premier procès en 2011, un deuxième jury n’a pas cru à cette version.

«Sa réputation de bon médecin est disparue à jamais», a ajouté le juge.

Regrets

Lors des représentations sur la peine en décembre, Isabelle Gaston a témoigné de toute la douleur qu’elle vit depuis le drame.

«Même brisé, mon cœur battra toujours très fort pour Olivier et Anne-Sophie, avait dit Mme Gaston. Je veux que tu saches que tu as atteint ton objectif, tu m’as brisé le cœur, mais tu n’as pas tué ma résilience, tu n’as pas tué ma capacité à m’émerveiller et ma capacité d’aimer.»

Turcotte, en pleurs, ne l’a pas regardée. Et s’il ne devait pas témoigner, il avait quand même pris la parole, à la toute fin de l’audience.

«On parle que je n’ai pas honte, mais les gens ne peuvent pas comprendre comment j’ai honte, je n’ose pas regarder les gens dans les yeux», avait-il dit.

«Il est conscient de l'impact de ses gestes», selon le magistrat.

Notons toutefois que Turcotte est en processus d’appel afin d’obtenir un troisième procès, lui qui plaide des erreurs du juge lors de ses directives au jury.

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