Idelson Guerrier, le patient de l’hôpital Notre-Dame qui est accusé d’en avoir tué deux autres en juin 2012, entendait des voix, a témoigné mardi un infirmier à son procès au palais de justice de Montréal.
«Il m’avait dit qu’il avait des hallucinations auditives, que les voix le mettaient en garde d’être méfiant», a raconté l’infirmier Sylvain Morneau.
Deux patients avaient été retrouvés morts dans leur chambre en l’espace d’une semaine, quelques jours après l’admission de Guerrier dans l’aile psychiatrique de l’hôpital.
Selon la poursuite, Gaétan Sénécal et Claude Courtemanche, 69 et 77 ans, ont été tués par strangulation à l’aide d’une serviette. Deux autres patientes auraient été agressées, mais elles sont restées en vie.
Lorsque M. Courtemanche a été retrouvé mort dans sa chambre, le 16 juin 2012, personne ne s’est douté qu’il s’agirait d’un acte criminel.
«Il était sur le dos, les bras étendus, a expliqué l’infirmier Morneau qui avait fait une tournée de routine à travers les couloirs de l’aile psychiatrique. Ce n’était pas sa position habituelle, mais il y a plein de patients qui dorment comme ça, je n’ai pas été alarmé.»
Une autre infirmière a constaté le second décès, mais là encore, aucun signe ne laissait croire à un meurtre.
L’équipe médicale a compris ce qu’il se passait la semaine suivante, en prenant Guerrier sur le fait. Il avait notamment été vu dans la chambre d’une patiente avec une serviette à la main.
«Il avait prétexté qu’il avait besoin d’aller aux toilettes, a expliqué M. Morneau. Il a dit que c’était une erreur.»
Le jour du premier meurtre allégué, l’accusé semblait plus agité que d’habitude, selon le témoignage de l’infirmier Morneau.
Idelson Guerrier fait face à six accusations, deux de meurtres prémédités, deux de tentatives de meurtre et deux d’agressions armées.