Le gouvernement Couillard va imposer à l’ensemble des centres de la petite enfance (CPE) l’entente de financement qu’il vient de conclure avec le Conseil québécois des services de garde éducatifs à l’enfance (CQSGEE), et ce, même si ce dernier représente moins du tiers des CPE de la province.
«Il ne faut pas s’imaginer que le gouvernement du Québec va faire des règles de financement pour les CPE du Conseil québécois, puis d’autres règles de financement pour les CPE d'autres associations», a déclaré mardi la directrice du CQSGEE, Francine Lessard, lors d’une conférence téléphonique.
Le CQSGEE et le gouvernement ont conclu une entente de principe mercredi dernier, quelques heures avant le remaniement ministériel qui a propulsé Sébastien Proulx à la tête du ministère de la Famille, en remplacement de Francine Charbonneau.
Alors que l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), le principal regroupement de CPE, a entamé une vaste mobilisation de ses membres pour dénoncer les récentes compressions de 120 millions $ imposées au réseau des garderies, allant jusqu’à brandir la menace de journées de grève, le CQSGEE a entrepris des pourparlers avec le ministère de la Famille afin d’établir de nouvelles règles de financement «équitables» et «durables».
Selon Francine Lessard, ces négociations ont porté fruit puisque le gouvernement a accepté de renoncer à son projet d’établir le financement des CPE en se basant uniquement sur le tiers le plus performant. Dorénavant, Québec tiendra compte des spécificités de chaque CPE, notamment leur taille et le profil socio-économique de leur clientèle.
Francine Lessard est persuadée que ces nouvelles règles permettront de maintenir et même d’améliorer la qualité des services offerts aux enfants et aux parents. Elle a entre autres mentionné un investissement additionnel de 2 millions $ pour la mise sur pied de places de garde atypiques (soirs, nuits, fins de semaine, etc.) ainsi qu'une nouvelle enveloppe de 12 millions $ allouée au développement de «l’approche éducative».
14 millions $ au lieu de 120 millions?
Francine Lessard a par ailleurs tenu à relativiser les coupes de 120 millions $ annoncées pour l'exercice 2016-2017. Elle a indiqué que ce montant englobait les compressions effectuées dans l’ensemble du réseau de garderies, y compris les établissements privés subventionnés, ainsi qu’une coupe récurrente de 36,9 millions $ qui était déjà en place en 2015-2016. Selon Francine Lessard, si l'on exclut ce montant de 36,9 millions $, les compressions additionnelles dans le réseau des CPE ne s’élèveraient qu’à 14 millions $ en 2016-2017.