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Les géants du pétrole voient leurs profits chuter

La première compagnie pétrolière mondiale par la capitalisation, ExxonMobil (XOM : NYSE), a annoncé mardi une baisse de 58 % de son bénéfice au dernier trimestre. La «major» britannique BP a aussi annoncé mardi sa plus lourde perte en plus de 20 ans. Et au Canada, les profits de la pétrolière L’Impériale ont reculé drastiquement au dernier trimestre.

Sur les trois derniers mois de 2015, le bénéfice net d’ExxonMobil est tombé à 2,78 milliards $, soit 67 cents par action, contre 6,57 milliards $ (ou 1,56 $ par action) un an auparavant.

ExxonMobil prévoit désormais de limiter ses investissements à environ 23,2 milliards $.

Son chiffre d'affaires trimestriel a, lui, baissé de 31 % à 59,81 milliards $.

Exxon Mobil a précisé que sa production de pétrole et de gaz avait progressé de 4,8 % au quatrième trimestre avec l'augmentation de ses extractions de pétrole.

BP, pour sa part, a déclaré mardi une perte de 6,5 milliards $ pour l’ensemble de l’année 2015 contre un bénéfice de 3,78 milliards $ en 2014.

La «major», qui doit en outre encore faire face aux gigantesques coûts liés à la marée noire survenue en 2010 dans le golfe du Mexique, a également fait état de 3 000 suppressions de postes supplémentaires tout en maintenant son dividende trimestriel à 10 pence par action.

La perte de l'an dernier dépasse celle de 3,72 milliards de dollars US accusée en 2010, année de la marée noire, dont les coûts associés totalisent désormais quelque 55 milliards de dollars US.

Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net ajusté de BP est de 196 millions $, bien en-deçà des estimations des analystes qui l'attendaient en moyenne à 730 millions $.

Le résultat intègre une dépréciation de 2,6 milliards $ pour refléter la baisse des cours du brut.

Les profits de L’Impériale plongent de 85 %

L'Impériale, ou Imperial Oil (IMO : AMEX) à Calgary, a rapporté mardi un bénéfice de 102 millions $ ou 0,12 $ par action, en baisse de 85 % par rapport aux profits de 671 millions $ ou 0,79 $ par action réalisés une année plus tôt.

Reflétant les prix du pétrole en baisse, le chiffre d’affaires s’est élevé à 6,23 milliards $, comparativement à 8 milliards $ au quatrième trimestre 2014.

La production de la période s’est établie en moyenne à 400 000 barils d’équivalent pétrole bruts par jour, en hausse de 27 %. L’Impériale souligne que la production a été à son plus haut niveau en plus de 20 ans.

L’Impériale a réduit de 63 % ses dépenses en immobilisation et frais d’exploration pour les ramener à 584 millions $.        

Pour l’exercice, le bénéfice de la pétrolière canadienne s’est chiffré à 1,12 milliard $, en recul de 70 % sur les profits de 3,8 milliards $ de l’exercice précédent.

Le baril de référence, de 100 $ à 30 $

Avant ExxonMobil et BP, Chevron avait annoncé la semaine dernière avoir subi sur les trois derniers mois de 2015 sa première perte trimestrielle depuis plus de 13 ans, la deuxième compagnie pétrolière américaine mesurant à son tour l'impact de la chute des cours du brut sur ses comptes.

Royal Dutch Shell avait aussi prévenu le 20 janvier que le résultat de son quatrième trimestre serait divisé par plus de deux.

Les cours du brut ont chuté d'environ 70 % par rapport à leur pic de la mi-2014. Le baril de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), qui valait plus de 100 $ à l'époque, se traite aujourd'hui tout juste au-dessus du seuil des 30 $.

Cette chute a incité de nombreuses compagnies à trancher dans leurs budgets d'investissement, freinant la mise en exploitation de nouveaux gisements et l'exploration de nouvelles ressources pour préserver leur trésorerie.

 

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