Depuis quelques semaines, le sujet est sur toutes les lèvres. Le problème de la traite de mineurs n'est pas nouveau, mais les disparitions d'adolescentes qu'on soupçonne d'avoir été recrutées par des gangs de rue pour se prostituer permettent de mettre des visages sur ce qui a toutes les apparences d'un fléau.
Le 21 janvier, une jeune femme de 17 ans a été retrouvée quatre jours après avoir été portée disparue à Montréal. Son père a par la suite écrit sur Facebook que sa fille avait été retrouvée dans un motel, «droguée», «prête à être envoyée dans une autre province». À Laval, deux adolescentes de 14 et 16 ans sont actuellement en fugue et leurs parents sont convaincus qu'elles ont l'intention d'offrir leurs services en tant qu'escorte.
Comment ces jeunes filles se laissent-elles appâter? Quel est le modus operandi des recruteurs? Il y a un an presque jour pour jour, l'émission JE diffusait un reportage dans lequel la journaliste de TVA Nouvelles Marie-Pier Cloutier s'était fait passer pour une jeune en fugue aux abords de la station de métro Berri-UQAM, à Montréal.
Un jeune homme se faisant appeler Olie Wood avait alors mis environ une heure pour repérer la jeune femme, puis l'aborder. L'entraînant dans un restaurant à proximité, Olie Wood lui avait non seulement offert un café, mais l'avait aussi invitée à passer la nuit chez lui avant de lui offrir un emploi dans une «agence».
En entrevue à TVA Nouvelles il y a deux semaines, la sociologue et criminologue Maria Mourani précisait quant à elle que jeunes femmes qui se font aspirer dans la spirale des gangs ne sont pas toujours celles que l'on croit.
«Il faut s'enlever de la tête que ce sont seulement des filles de ghetto, des filles en fugue ou des filles qui arrivent des régions qui se retrouvent au métro Berri et qui sont un peu perdues... Ça touche toutes les jeunes filles.»
Revoyez, plus haut, le reportage de JE diffusé le 30 janvier 2015.