Le gouvernement Trudeau estime qu'il n'a pas à rassurer davantage les Américains, malgré leur inquiétude sur la sécurité liée à l'arrivée de 25 000 réfugiés syriens au Canada.
Un comité sénatorial américain s’est penché, mercredi, sur l’impact que peut avoir l’arrivée massive de réfugiés au Canada sur la sécurité intérieure des États-Unis.
Un représentant du syndicat des douaniers américains a soutenu que la frontière avec le Canada n’est pas aussi étanche qu’elle le devrait, plaidant en faveur de l’embauche de 1500 agents américains de plus.
Le député conservateur et ex-ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, a critiqué la décision du gouvernement Trudeau de ne pas envoyer de représentants du fédéral pour témoigner devant le comité sénatorial.
«On doit constamment travailler à renforcer la confiance des Américains envers la sécurité à notre frontière», a soutenu M. Blaney.
«Quand il y a des parlementaires américains qui se posent des questions légitimes sur l’arrivée massive de réfugiés ici au pays, il est important de mettre toutes les ressources et les moyens nécessaires pour rassurer notre partenaire», a-t-il ajouté.
Le ministre fédéral de la Citoyenneté, John McCallum, a pour sa part fait valoir que son collègue à la Sécurité publique, Ralph Goodale, et lui avaient été en contact avec le représentant du département américain de la Sécurité intérieure et l’ambassadeur des États-Unis au Canada.
«Nous avons expliqué en détail quelles étaient nos procédures en terme de sécurité, quelles étaient nos procédures en général et les (directeurs des) trois agences de sécurité du Canada (...) ont tous dit qu’ils étaient satisfaits», a-t-il déclaré.
«Nos homologues américains étaient contents et satisfaits des processus que nous avons suivis ici et ils étaient intéressés et ils n’ont pas donné d’objection, ils appuient ce que nous faisons», a-t-il ajouté.
Le ministre McCallum a précisé qu’il se rendrait la semaine prochaine à Washington pour prendre part à une rencontre avec ses homologues américains, ainsi que ceux de l’Australie et du Royaume-Uni.
Pénurie de logements
Le ministre a aussi indiqué que l’arrivée massive de réfugiés syriens au pays provoque des problèmes «significatifs» de logement auxquels Ottawa tente de remédier.
Selon les plus récentes données du gouvernement fédéral, le Canada a jusqu'à présent accueilli près de 16 000 réfugiés syriens. De ce nombre 5468 sont parrainés par le secteur privé, alors que 9088 sont pris en charge par le fédéral. Environ 1130 ont pour leur part été accueillis dans le cadre d'un programme partagé.
«Pour la question du logement, nous travaillons sur cet aspect du processus de plusieurs façons. Premièrement, nous allons augmenter le nombre de villes qui feront officiellement partie de l’équipe pour accueillir les réfugiés», a-t-il expliqué sans être en mesure de nommer ces villes.
M. McCallum a à nouveau indiqué que les bases militaires de Kingston et de Valcartier pourraient être mises à contribution au cours des prochaines semaines.