Les cas d'adolescentes en fugue attirées par le monde de la prostitution semblent se multiplier depuis quelques jours sur les réseaux sociaux et même si le phénomène est encore peu connu au Saguenay-Lac-Saint-Jean, la présence de membres de gang de rue commence à se faire remarquer.
En août 2011, trois individus présumément reliés à des gangs de rue de Montréal avaient fait trois victimes à Saguenay, dont une d'âge mineur.
Elles avaient suivi le groupe à Montréal où elle avait notamment été forcée de se prostituer.
Il s'agit du premier cas documenté par la police de Saguenay.
Aucun autre cas concret n'aurait été répertorié depuis, mais la police admet que des individus mal intentionnés visitent la région à l'occasion pour faire de l'observation et développer un réseau de contacts.
«Parfois on reçoit de l'information d'autres corps policiers, a indiqué le porte-parole de la Sécurité publique de Saguenay, Bruno Cormier. Ils nous signalent que nous allons fort possiblement avoir sur notre territoire des gens qui sont reliés à des gangs de rue et d'autres fois l'information provient de nos patrouilleurs.»
Des vérifications sont régulièrement effectuées dans les stationnements des hôtels.
Avec les numéros de plaques d'immatriculation, les policiers sont en mesure de vérifier les dossiers criminels des propriétaires de certains véhicules suspects.
Les informations recueillies sont immédiatement transférées à la section des renseignements criminels.
«Ça nous préoccupe et je pense qu'on se doit de l'être pour mieux prévenir», a précisé M. Cormier.
Les intervenants jeunesse de la région sont aussi en mode prévention.
«Nous, on travaille vraiment comme si cette réalité-là pourrait se présenter demain matin dans notre région parce que malheureusement, nous ne sommes jamais à l'abri», a expliqué la coordonnatrice du secteur intervention du Patro de Jonquière, Audrey Lachance.
Elle suggère de porter son attention à certains signes précurseurs.
«Il faut faire attention, avec l'arrivée des médias sociaux, de ne jamais accepter de personnes que nous ne connaissons pas et de ne jamais accepter de cadeaux que l'on nous offre sans raison, a-t-elle précisé. Dans la vie, il n'y a jamais rien de gratuit. Ça cache souvent quelque chose.»
Elle insiste sur l'importance d'être à l'écoute des jeunes et de ne pas hésiter à leur parler de ce phénomène, même s'il semble encore loin de la réalité des régions.