Il y a un an jour pour jour, une journaliste de TVA Nouvelles se faisait passer pour une jeune fille vulnérable afin d’enquêter sur le recrutement des gangs de rue à Montréal dans le cadre de l’émission «J.E».
C’est encore et toujours «un test encore criant d’actualité et de vérité», a confié Marie-Pier Cloutier en entrevue à 100% Nouvelles à LCN, jeudi après-midi.
La journaliste d’enquête a été marquée par la rapidité avec laquelle les recruteurs ciblent et charment les victimes potentielles. «Ça surprend», a dit la journaliste de TVA Nouvelles.
Assise seule dans l’édicule de la station de métro Berri-UQAM, sans porte-monnaie, sans sac à main, la journaliste avait alors fait mine de ne pas trop regarder autour d’elle.
Marie-Pier Cloutier savait que rapidement quelqu’un viendrait vers elle.
Première étape: le café
En moins d’une heure, un proxénète avait repéré Marie-Pier et lui avait offert son «aide». «Olie Wood nous a offert un café, un repas chaud, un toit sous lequel dormir et même un emploi au sein d’une agence», a-t-elle raconté.
Pour ces jeunes filles, accepter le café de ces inconnus, c’est la première étape, a relaté Marie-Pier Cloutier. «Rapidement tout pouvait se mettre en branle», après avoir accepté la première offre du proxénète s’est rappelé la journaliste.
Alors attablée au restaurant avec Olie Wood, Marie-Pier Cloutier avait reçu des offres alléchantes.
«Des bellles promesses alléchantes autant pour les jeunes filles en manque de sensations fortes que pour les jeunes filles vulnérables qui n’ont aucun endroit où aller», a-t-elle expliqué en entrevue.
«Viens dormir chez moi, je t’offre un endroit pour la nuit, tu vas être en sécurité», lui avait dit Olie Wood, un fin manipulateur, selon la journaliste.
Une roue qui tourne sans cesse
Depuis la diffusion du reportage de «J.E.» l’an dernier, combien de nos jeunes filles ont été charmées par ces proxénètes qui sévissent dans les stations de métro, près des écoles et dans les centres commerciaux?
Le lendemain du tournage, l’équipe de «J.E.» était retournée près de la station de métro Berri-UQAM pour constater qu’Olie Wood et ses acolytes s’y trouvaient toujours.
Constat alarmant: ce n’était pas une journaliste ou des figurantes accompagnées des proxénètes, mais bien des jeunes filles vulnérables.
Marie-Pier Cloutier exhorte les Québécois à être aux aguets.
«Ça se fait au vu et au su de tout le monde», a expliqué la journaliste, présentement en congé de maternité.
Si vous voyez des situations qui vous inquiètent, communiquez avec les forces de l’ordre.