Les policiers parviennent à arracher certaines adolescentes des griffes des gangs de rue, mais qu'advient-il des recruteurs et des proxénètes qui ont entraîné ces jeunes filles dans une spirale sans fin? De l'aveu même d'un ancien policier, ils s'en tirent souvent sans conséquence.
En entrevue sur les ondes de LCN, l'ex-policier de la Sûreté du Québec Jean-François Brochu a expliqué que le travail des enquêteurs est compliqué par le manque de preuves et par ces victimes qui refusent de porter plainte.
«C'est un travail qui est très complexe parce qu'il n'y a pas de plaignantes. Les jeunes filles refusent de témoigner parce qu'à la base, elles sont d'une certaine façon volontaires. Elles refusent de parler aux policiers, de là la grande complexité de ces enquêtes qui demandent beaucoup de moyens techniques. C'est long est c'est fastidieux», dit M. Brochu qui explique que ces enquêtes peuvent s'échelonner sur plusieurs années.
L'ancien policier compare la situation à celle d'un revendeur de drogue qui serait pris avec une certaine quantité de cannabis sur lui et qui pourrait difficilement nier les faits. Dans le cas des gangs, l'approche est différente.
«C'est très attrayant pour les membres des gangs de rue parce que c'est un domaine où c'est très difficile de les prendre», conclut M. Brochu.