Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a contredit sa collègue Lucie Charlebois, vendredi, en affirmant que le Centre jeunesse de Laval n’avait pas été infiltré par un réseau de proxénètes.
«On n'a pas, aujourd'hui, une évidence qu'il y aurait un réseau à l'intérieur, qu'il y aurait eu infiltration», a déclaré M. Coiteux à l'entrée du caucus présessionnel des députés libéraux.
La ministre déléguée à la Protection de la jeunesse, Lucie Charlebois, avait pourtant affirmé le contraire la veille.
«Manifestement, il y a un réseau qui s’est infiltré au Centre jeunesse de Laval. La police est sur le coup et on est en train de travailler là-dessus», avait indiqué Mme Charlebois.
Martin Coiteux a soutenu que les mots de sa collègue avaient été mal interprétés. «Ce qu'elle a voulu dire, ce n'est pas qu'il y a un réseau à l'intérieur. C'est qu'il y a la possibilité, de l'extérieur, par le biais des médias sociaux, qu'il y ait du recrutement qui se fasse», a-t-il expliqué.
Quatre adolescentes se sont enfuies du Centre de jeunesse de Laval au cours des derniers jours. Trois d’entre elles ont été retrouvées. Les autorités craignent que la quatrième jeune femme, Sarah Hauptman, soit sous l’emprise de proxénètes.
Dans la vidéo ci-dessous, TVA Nouvelles s'est intéressé à la situation dans l'ensemble des centres jeunesse de la province
Sur les 918 cas de fugues d’adolescents qui ont été signalés à la police de Laval en 2015, 734 étaient hébergés au Centre jeunesse de Laval. Selon le corps policier, 33 jeunes filles ayant fugué ont été exploitées sexuellement.
Le gouvernement est «dépassé», croit la CAQ
Le porte-parole de la Coalition avenir Québec (CAQ) en matière de services sociaux, François Paradis, a dénoncé l’«improvisation préoccupante et dérangeante» dont a fait preuve le gouvernement dans ce dossier.
«Dans un contexte aussi dramatique que celui-là, où toutes les paroles et tous les gestes doivent être posés, on a manifestement l’impression que le gouvernement libéral est dépassé par cette situation-là. Ce n’est pas rassurant pour les familles et pour les citoyens en général», a affirmé le député de Lévis.
M. Paradis a exhorté le gouvernement à entreprendre des vérifications importantes dans l’ensemble des centres jeunesse et à mieux outiller les intervenants ainsi que les familles des adolescentes qui manquent toujours à l’appel.