Des mesures préventives mises en place dans la ville de Québec par une centaine d’intervenants des CLSC, du Service de police, des écoles et des centres jeunesse ont permis de réduire le nombre de fugues et de jeunes filles victimes d’exploitation sexuelle, ce qui pourrait être un modèle pour Montréal et Laval.
C'est la médiatisation de la vague de fugues du Centre jeunesse de Laval au cours des derniers jours qui a permis de relancer la nécessité d’accroître la mobilisation en matière de lutte contre la prostitution juvénile.
En décembre 2002, à Québec, une quinzaine de proxénètes et environ 70 jeunes filles membres d’un important réseau de prostitution sont arrêtés dans le cadre de l'opération «Scorpion». Depuis, la mise en place d’une série de mesures efficaces par diverses instances oeuvrant auprès des jeunes s’est soldée par une diminution drastique du nombre de victimes tombées sous l’emprise des proxénètes.
Cette opération d’envergure a permis de créer un filet de sécurité dans la région de Québec. Au cours des dernières années, plus de 500 intervenants ont suivi diverses formations afin de se doter de meilleurs outils dans leur fonction auprès des jeunes. La dernière s’est penchée sur les cybermenaces et la cybermanipulation, les médias sociaux étant une porte d’entrée pour les proxénètes avides de recruter des filles de plus en plus jeunes.
Les fugues en baisse
Même si les intervenants admettent ne pas pouvoir enrayer à 100% les fugues, ils se réjouissent des résultats. Par exemple, le Centre de réadaptation L’Escale, qui œuvre auprès des jeunes filles victimes d’exploitation sexuelle, a enregistré une baisse de 40% du nombre de fugues au cours des dernières années. La durée de ces fugues a également diminué.
Le sociologue Michel Dorais, auteur du livre «Jeunes filles sous influence» est convaincu qu'il est possible d'exporter ce modèle de prévention ailleur dans la province.
«Ça peut sûrement, avec des adaptations mineures, marcher ailleurs. Cela dit, c’est moins le concept qui compte que la mobilisation des gens», a insisté M. Dorais.