Visiblement à bout de ressources, la mère de Mathilde Geoffroy-Aubé, qui a fugué du Centre jeunesse de Laval pendant quatre jours, plaide pour un renforcement des mesures de sécurité et souhaite que sa fille soit enfermée.
En entrevue sur les ondes de LCN, Marjolaine Aubé a longuement expliqué la situation dans laquelle elle se trouve depuis que sa fille de 16 ans a été retrouvée, vendredi dernier.
«C'est toute une saga, c'est incroyable. Quand on retrouve les jeunes, ils les mettent à l'unité sécurisée, où c'est barré, pendant 48 heures. [...] Pour ma fille, les 48 heures se terminaient hier et je n'ai toujours pas idée d'où ils vont placer ma fille. Il faut qu'elle reste à l'étage sécurisé parce qu'ailleurs les portes ne sont pas barrées», a-t-elle déclaré.
Mme Aubé craint que Mathilde tente de faire une nouvelle fugue, elle qui en était à sa sixième la semaine dernière.
«J'imagine que si elle reste là assez longtemps, ils vont pouvoir travailler ça avec elle. Si on permet aux jeunes de prendre la clé des champs à tout bout de champ, le travail ne se fait pas», ajoute la mère qui travaille elle-même pour le Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval.
Laisser-aller
La mère de Mathilde Geoffroy-Aubé réclame du même coup des changements pour permettre de mieux protéger certaines jeunes qui se retrouvent en centre jeunesse. À l'heure actuelle, seuls ceux qui correspondent à des critères bien précis peuvent être gardés dans l'unité sécurisée.
«Il y a des jeunes qui sont placés là pour leur propre protection, dont ma fille, parce qu'ils se mettent continuellement en danger. Est-ce que ça prend des unités spéciales pour eux? Sûrement», croit Marjolaine Aubé.
«C'est banal les fugues au centre jeunesse. Il n'y a jamais rien qui se fait, il n'y a jamais rien qui bouge. Ils laissent tomber nos enfants. On a un sérieux problème. Il y a un laissez-allé du gouvernement et des dirigeants. On ne peut plus permettre ça», conclut la femme.