Le gouvernement Couillard maintiendra son investissement de 1,3 milliard $ dans la CSeries de Bombardier, et ce, même si le fédéral devait décider de ne pas soutenir l’avionneur québécois.
«Si, au 31 mars, le gouvernement fédéral n'était pas présent, le gouvernement du Québec aura une décision à prendre. Mais on a toujours supporté Bombardier, c'est un fleuron de notre économie et on va continuer de le faire», a déclaré en chambre le ministre des Transports, Jacques Daoust.
Ce dernier répondait aux questions du porte-parole de la Coalition avenir Québec (CAQ) en matière d’économie, André Lamontagne, qui est préoccupé par l’absence d’engagement clair de la part du fédéral vis-à-vis de Bombardier.
«Le gouvernement a investi 1,3 milliard $ [dans la CSeries] alors que la valeur boursière totale du groupe Bombardier s'établit aujourd'hui à moins de 2 milliards $ [...] Les Québécois sont inquiets. Ils ont investi beaucoup d'argent et ils ont le droit d'avoir des réponses à des questions qui restent en suspens», a fait valoir le député de Johnson.
Il a accusé le gouvernement de rester «les bras croisés» et d’attendre que le fédéral «fasse son “deal”» alors que la situation de Bombardier continue de se détériorer.
«Je ne pense pas que c'est la bonne attitude à avoir, a dit M. Lamontagne. À ce stade-ci, le Québec et Ottawa devraient travailler main dans la main pour faire une entente qui est favorable pour Bombardier, puis qui est favorable aussi pour les payeurs de taxes du Québec, puis du Canada tout entier.»
Annonce imminente?
Jacques Daoust a voulu se faire rassurant en affirmant que son homologue fédéral, Navdeep Bains, s’était montré «très réceptif» à l’idée de prendre une participation dans Bombardier lors des «nombreux» échanges qu’ont eus les deux hommes au cours des derniers mois.
«La transaction n'a pas été complétée avec le gouvernement fédéral, mais j'ai bon espoir qu'au cours des prochains jours on en arrive à une annonce du côté du fédéral», a fait savoir M. Daoust.
«La réceptivité que nous avons eue du gouvernement fédéral, c'était très positif», a-t-il ajouté.
Même si l’arrivée d’un troisième partenaire est souhaitable, le gouvernement Couillard ne la juge pas essentielle au succès de la CSeries. Il ira donc de l’avant, le 1er avril, avec un premier versement de 500 millions $ US à Bombardier. Un deuxième versement identique suivra le 1er juillet.
Le cabinet du ministre Daoust a tenu à préciser en fin de journée mercredi qu’il n’investira pas un sou de plus dans la CSeries.