Idelson Guerrier, qui est accusé de deux meurtres et deux tentatives de meurtre à l’hôpital Notre-Dame de Montréal, était convaincu que le monde entier voulait sa peau et il sentait suivi, a témoigné jeudi son frère Lesly au palais de justice de Montréal.
«Il disait qu’il y avait beaucoup de gens après lui, qu’ils voulaient lui faire du mal, même s’il n’y avait personne autour de nous», a raconté Lesly Guerrier.
Idelson, 30 ans, aurait tué deux personnes en une semaine pendant son séjour en psychiatrie en juin 2012.
La Couronne est convaincue qu’il s’agit de meurtres prémédités, mais la défense compte plaider la non-responsabilité criminelle.
«Notre prétention, c’est que M. Guerrier souffrait d’un trouble de schizophrénie», a d’ailleurs annoncé au jury Me François Bérichon de la défense, juste avant de faire entendre le frère de l’accusé comme premier témoin.
Lesly Guerrier a ainsi expliqué que la veille de l’admission d’Idelson à l’hôpital, ce dernier s’était présenté chez lui sans avertir.
«J’ai trouvé Idelson caché en arrière d’un lit, il m’a dit de ne pas parler pour ne pas «qu’ils» ne rentrent, a illustré le témoin. Mais je regardais par la fenêtre, et il n’y avait personne.»
Idelson Guerrier serait resté plusieurs heures caché, refusant même de manger, car il disait se sentir surveillé.
Et le soir, l’accusé est resté chez son frère, à se parler à lui-même.
C’est le lendemain qu’il a été emmené à l’hôpital, a ensuite expliqué la sœur de l’accusé, elle aussi venue témoigner pour la défense.
«Il croyait que même son neveu était contre lui, a expliqué celle qui travaille comme infirmière auxiliaire. J’ai compris qu’il était malade, mais il niait. Il voulait que j’appelle la police, mais «les bons» seulement.»
En contre-interrogatoire, tant le frère que la sœur d’Idelson Guerrier ont admis que dans l’année précédant les meurtres allégués, ils avaient eu peu de contacts avec lui, et qu’ils ne savaient pas qu’il consommait de la drogue.