Bombardier va supprimer 2 400 emplois au Québec, dans le cadre d’un programme de réduction de son effectif mondial qui s’échelonnera sur des deux ans.
Dans le monde, Bombardier prévoit éliminer un total de 7 000 emplois, dont 2 830 au Canada incluant ceux du Québec, a indiqué la multinationale montréalaise mercredi. Le nombre de postes abolis dans chacune des deux divisions (Aéronautique et Transport) n'a pas été précisé.
Au plan mondial, quelque 2 500 postes seront abolis dans les secteurs Aérostructures et Services d’ingénierie, 500 dans celui des Avions d’affaires, de même que 800 autres au sein des activités d'ingénierie et développement de produits, Aéronautique.
Chez Bombardier Transport, l’entreprise vise la suppression de 3 200 postes. Les emplois de l’usine de La Pocatière ne sont toutefois pas menacés.
Les employés affectés à la production de la CSeries seront aussi épargnés, alors que leur nombre devrait continuer d’augmenter au cours des prochaines années. Le transporteur Air Canada a d'ailleurs signé une lettre d'intention portant sur une commande ferme de 45 appareils CS300 et sur des options sur 30 autres appareils.
Une «épée de Damoclès»
David Chartrand, coordonnateur québécois de l'Association Internationale des Machinistes et des Travailleurs de l'Aérospatiale (AIMTA), se dit «surpris de la quantité» d’emplois perdus. «Ce matin, quand les chiffres sont sortis, c’est évident que les gens ne s’attendaient pas à ce que soit de cette ampleur-là», bien que les travailleurs anticipaient des pertes d’emploi.
Ces licenciements se comparent à une «épée de Damoclès» sur la tête des employés, car on ignore pour l'instant quels postes seront supprimés.
David Chartrand indique que certains corps de métiers peuvent être mutés dans un nouveau poste de production de la CSeries ou transférés dans d’autres divisions de l’employeur, mais d’autres non, en raison de la spécialisation des tâches.
Pour les travailleurs qui perdront définitivement leur emploi chez Bombardier, trouver un emploi ailleurs dans l’industrie aéronautique est plus facile à dire qu’à faire. «Quand un employeur comme Bombardier déclare des mises à pied, il y a un effet chez les sous-traitants», souligne David Chartrand. Ces dernières entreprises voient leur production ralentir et ne sont donc pas portées à embaucher.
De plus, les petites et moyennes entreprises sous-traitantes offrent des salaires et avantages sociaux qui ne se comparent pas à ceux de Bombardier.
Les réductions d’emplois, qui vont débuter au cours des prochaines semaines, vont se traduire par des charges de restructuration variant de 250 millions $ US à 300 millions $ US.